Légende : La fabrique du metro ©Societe du Grand Paris - Claire-Lise Havet
"Ce projet connaîtra évidemment encore de nombreuses vicissitudes. C'est le lot de tout grand projet public des temps modernes. (...) Mais ce projet ira au bout", a-t-il affirmé devant la commission du développement durable du Sénat. Les lignes 17 (vers Roissy au nord) et 18 (du côté de Saclay au sud-ouest), notamment, sont encore contestées par des organisations d'usagers et de défense de l'environnement, qui les trouvent bien chères compte tenu du trafic attendu.
"Je n'ai pas de prévisions", a dit M. Monteils, interrogé sur la possibilité d'ouvrir certains tronçons en Seine-Saint-Denis à temps pour les jeux Olympiques de 2024. Le chantier, "déjà tendu", a été retardé de trois à neuf mois par la pandémie, mais des "solutions dégradées" sont à l'étude, a-t-il noté. "Elles nécessiteront des arbitrages."
Peu disert sur les détails, M. Monteils a promis qu'il n'y aurait pas de rupture avec la gestion du président du directoire sortant de la SGP, Thierry Dallard, un ingénieur respecté dont le gouvernement n'a pas renouvelé le mandat. Il a estimé qu'il n'y avait "pas d'évolution réellement significative" dans le coût du projet, évalué à quelque 35 milliards d'euros pour construire 200 km de métro.
Jean-François Monteils, 55 ans, est président de la chambre régionale de la Cour des comptes de Nouvelle-Aquitaine et président du conseil d'administration de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Il a rappelé avoir été conseiller de François Fillon à Matignon entre 2007 et 2010, lorsqu'a été conçu le métro du Grand Paris.
Il devait encore être entendu par la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, quand bien même l'approbation des parlementaires n'est pas requise. Le président de la commission de l'aménagement du territoire, Jean-François Longeot (Doubs, UDI), n'a pas caché un certain agacement au début de l'audition, Thierry Dallard n'étant en fonction que depuis mai 2018.
"Depuis la création de l'établissement (de la SGP) en 2010, quatre et bientôt cinq présidents du directoire se sont succédés. (...) Cette instabilité nous interroge, voire nous inquiète", a pudiquement noté le sénateur. "Je n'ai pas été candidat, je n'ai pas pu refuser", a relevé Jean-François Monteils, un proche du Premier ministre Jean Castex. Sa nomination a parallèlement été approuvée par le conseil de surveillance de la SGP, composé de hauts fonctionnaires et d'élus.