Un an après la promulgation de cette loi, il sera interdit, lors du renouvellement d'un bail ou de la remise en location, d'augmenter le loyer de ces logements classés F et G en performance énergétique, au nombre de 5 millions. Et à partir de 2028, ils ne seront plus classés "logement décent" et seront donc interdits à la location.
Ainsi, "on ne pourra considérer comme décente une passoire thermique", a souligné devant les députés la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon. Elle estime que la première étape de gel des loyers devait servir à une "prise de conscience du propriétaire".
"La loi crante" ce critère de décence et les gouvernements successifs ne pourront le faire varier, a-t-elle opposé aux députés LR qui estimaient qu'un décret était suffisant. La droite comme la gauche ont réclamé des mesures fortes d'accompagnement pour les propriétaires devant faire des travaux, pas toujours aisés, la ministre ayant promis des annonces en la matière lors du passage du projet de loi dans l'hémicycle.
Pas de baisse de loyers prévu pour les logements classés F et G
Réservées quant à l'efficacité de la mesure, l'ancienne ministre socialiste de l'Ecologie Delphine Batho ainsi que l'insoumise Danièle Obono ont estimé qu'il revenait aux locataires, "souvent précaires, de faire valoir leurs droits" en justice en cas de logement énergivore, et qu'il ne s'agissait ainsi pas d'une véritable interdiction de la location.
Mais Mme Wargon comme le corapporteur Mickaël Nogal (LREM) se sont inscrits en faux, la première rappelant son attachement "aux droits réels" plutôt que "formels". Une poignée de "marcheurs" ont réclamé en vain que soient exclues de l'encadrement en 2023 des loyers les zones rurales.
A l'inverse, mais sans davantage de succès, les socialistes ont demandé une baisse de 10% des loyers pour les logements classés F et G, suivant par là une recommandation de la Fondation Abbé Pierre.