Le sinistre a eu lieu dans un bâtiment de construction traditionnelle sur simple rez-de-chaussée. Ce bâtiment repose sur un vide sanitaire partiellement comblé de béton. Des cloques sont présentes sur le revêtement linoléum dans chaque pièce du bâtiment à des endroits très localisés qui correspondent à d’anciens sondages (forages en vue de consolider le plancher).
Décomposition du ragréage.
Ces sondages ont en effet été effectués à travers le plancher hourdis préalablement à la mise en œuvre du revêtement de sol. L’amplitude des cloques est de nature à rendre l’ouvrage impropre à sa destination.
Le support en béton apparaît très humide au toucher (le détecteur d’humidité donne par ailleurs en surface une humidité de 40 %) et le ragréage est décomposé. En cours de chantier, un béton avait localement été injecté (à travers divers trous traversant le plancher poutrelles-hourdis) dans le vide sanitaire en consolidation du plancher (qui montrait une flexion excessive).
Aucune arase étanche (couche anticapillaire) n’a été disposée pour empêcher des remontées d’eau par ces trous de forage (eau du béton d’injection ou eau du sol environnant), comme le stipule pourtant le § 4.1.1.4 du DTU 53.2 et la sous-face du plancher n’est plus ventilée.
L’entreprise aurait dû s’assurer avant la pose du revêtement de sol que le support n’est pas susceptible d’exposer le revêtement à des remontées d’humidité sous quelque forme que ce soit (conformément notamment aux recommandations du § 4.1.1.4 du DTU 53.2).
Par ailleurs, elle n’aurait pas dû accepter un support dont les caractéristiques ne sont pas conformes à ce qu’elles devraient être.
Source : Fondation Excellence SMA / Bertrand de Hedouville