Le test d’étanchéité à l’air de l’enveloppe du bâtiment est désormais courant, mais sera bientôt obligatoire pour tous les bâtiments d’habitation.
Une obligation loin d’être insurmontable si chaque corps d’état travaille correctement en respectant le travail de son prédécesseur. En effet, un logement à faible perméabilité à l’air impose un travail très soigné de tous les corps d’état.
La RT 2012 n’est pas seulement une règlementation thermique en plus : elle permet d’apprécier la qualité globale de l’exécution. Différence notable, qui la différencie des précédentes règlementations thermiques.
D’où la nécessité d’une excellente coordination entre tous les corps d’état, c’est la mission du maître d’œuvre d’exécution. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que le beau travail a un coût, malheureusement et trop fréquemment sous-estimé par le maître d’ouvrage
Quelle que soit la nature du marché et de son importance, la question de la réduction de la perméabilité à l’air doit être abordée le plus tôt possible.
La mise en œuvre en sera facilitée et la démarche préventive prendra ainsi le pas sur la démarche corrective. Respecter les exigences et les tolérances des DTU est un préalable indispensable, mais sans doute insuffisant.
Rappelons qu’un vaste programme d’actualisation des règles de l’Art est en cours (Bâtirama n° 431 de novembre 2011). D’où la nécessité d’informer les équipes d’exécution par le biais, par exemple, de fiches d’autocontrôles des points sensibles de l’enveloppe.
* La RT 2012 sera applicable aux bâtiments d’habitation dont les PC auront été déposés à partir du 1er janvier 2013
Les défauts d’étanchéité à l’air génèrent des fuites d’air, provoquent des pertes de chaleur et, par conséquent, de la surconsommation énergétique.
Ces fuites d’air peuvent entraîner une augmentation des besoins de chauffage allant jusqu’à 15 % sur la consommation d’énergie entre une perméabilité RT 2005 et la perméabilité imposée par la RT 2012. Et l’on ne parle pas de certains bâtiments existants, que certains qualifient d’épaves thermiques !
La conservation du bâti est également à prendre en considération. En effet, l’exfiltration d’air humide de l’intérieur du bâtiment vers l’extérieur peut provoquer un chargement en eau des structures lorsque le point de rosée est atteint, entraînant rapidement le développement de moisissures, de champignons préjudiciables pour les structures en bois.
Le confort acoustique vis-à-vis des bruits extérieurs est mis à mal lorsque l’on a affaire à une enveloppe perméable… Enfin pour terminer, il faut préciser que l’objectif de maîtriser les fuites d’air incontrôlées ne doit pas compromettre une saine et indispensable ventilation du logement.
Ce qui n’est pas toujours le cas de l’air qui transite dans les parois se chargeant de polluant… puis, en les transférant à l’intérieur du logement.
En termes de perméabilité à l’air, il est possible de distinguer trois familles de déficiences, aux origines bien distinctes mais qui peuvent malheureusement se cumuler.
Le Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement de Lyon, très en pointe sur la problématique de la perméabilité à l’air, a recensé et quantifié les points faibles de 123 logements à partir de 189 observations :
En ce qui concerne le gros œuvre en maçonnerie, l’interface avec les menuiseries extérieures doit être particulièrement soignée.
Deux métiers sont concernés : la maçonnerie (NF DTU 20.1) et la menuiserie (NF DTU 36.5). Les tolérances d’exécution du maçon concernant la pose d’une fenêtre sont rassemblées sur le schéma ci-dessous (source : L’essentiel Technique – Maçonnerie Gros Œuvre – FFB-UMGO 2011) :
VALEURS RÉGLEMENTAIRES EXPRIMÉES EN m3/h/m2 | |||||
RT 2005 Valeur de référence | BBC Effinergie® ou RT 2012 | Effinergie+® | |||
Maison individuelle | 0.8 | 0.6 | 0.4 | ||
Logement collectif | 1.2 | 1 | 0.8 |
Le mémento de conception et de mise en œuvre à l’attention des concepteurs, artisans et entreprises du bâtiment propose des détails d’exécution particulièrement soignés.
C’est aujourd’hui la seule et unique référence. Ce guide est commercialisé dans les librairies spécialisées, mais il est également téléchargeable gratuitement sur le site : www.rt-batiment.fr
Le marché de la perméabilité à l’air étant en plein essor, les fabricants proposent de nombreux produits, lesquels ne sont pas tous reconnus par les assureurs.
Avis technique et Pass’ Innovation sont deux outils importants proposés aux industriels par le CSTB et destinés à favoriser l’innovation. Demandez à votre commercial si son produit bénéficie d’une reconnaissance du CSTB et laquelle ? Dans tous les cas de figures, rapprochez-vous de votre assureur.
Certaines maçonneries peuvent présenter des fuites d’air conséquentes. Les points à surveiller concernent notamment les jonctions avec les câbles électriques, les trappes d’accès, les menuiseries extérieures. Elles peuvent également concerner les joints verticaux des parois maçonnées.
Afin de réduire les fuites d’air, la société Placo propose un revêtement technique à base de gypse projeté (Aéroblue®). Ce revêtement supprime les fuites d’air parasites des murs et de leurs liaisons avec les menuiseries et les plafonds.
Destiné au résidentiel neuf, il s’applique par projection sur tous types de murs maçonnés avant la mise en œuvre des doublages. Avant la projection, il sera nécessaire de protéger les menuiseries et les fourrures le cas échéant avec un film plastique de protection “spécial menuiseries”.
L’application se réalise en deux passes avec une machine à projeter spécifique (PFT Ritmo Power Coat) ou une machine à plâtre adaptée. La première passe permet de projeter 3 mm environ sur tous les pans du mur.
Le plaquiste noie ensuite une trame de fibre de verre dans le revêtement technique avant d’effectuer la 2e passe (2mm environ sur chaque pan de mur). La mise en œuvre est rapide : une demi-journée pour réaliser une maison de 100 m2à 2 compagnons.
Cette qualification professionnelle concerne la mise en place d’un système de mesures et la réalisation des mesures de perméabilité à l’air.
Près de 300 entreprises (bureaux d’études thermiques, bureaux de contrôles, constructeurs de maisons individuelles…) sont aujourd’hui qualifiées pour ce type de mesures. Attention, toutefois, le test final, comme nous l’avons précisé, doit être réalisé par une entreprise habilitée par le ministère.
Pour en savoir plus : www.qualibat.com
Source : batirama.com / Hubert Koenig
Quand vous parlez d'étanchéité à l'air vous pourriez présenter une photo avec le bon scotch. Cordialement .
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Qu'en est il des bâtiments de type ERP concernant la RT 2012 ?