Le projet baptisé "Horizeo" est porté par les entreprises Engie, Neoen et RTE. Il prévoit la construction d'un parc solaire d'une puissance d'un gigawatt sur plus de 1.000 hectares de surface boisée sur la commune de Saucats (Gironde), à 20 km au sud de Bordeaux.
"On a affaire au plus gros projet photovoltaïque ou plate-forme bas-carbone de France, et même d'Europe, et parmi les 15 ou 20 grands projets à l'échelle mondiale", a estimé lors d'une conférence de presse Jacques Archimbaud, qui préside la commission de débat public dédiée à Horizeo.
Autour du parc sont aussi prévus des batteries de stockage d'électricité, une unité de production d'hydrogène vert, un centre de données et une surface associant cultures agricoles et production d'électricité solaire, pour un budget total d'un milliard d'euros, dont 650 millions pour la partie photovoltaïque, selon le dossier édité par les entreprises porteuses du projet.
L'électricité produite sur le site devrait être équivalente à "un quart ou un cinquième de la production d'un réacteur nucléaire", a estimé M. Archimbaud, et serait destinée "à des industriels" et non des particuliers, dans le cadre de contrats de gré à gré.
La construction du parc solaire nécessitera le défrichement d'environ 1.000 hectares de forêt dans une zone dédiée actuellement à l'industrie sylvicole. Ce volet devrait être "un sujet majeur" du débat public qui prendra fin en janvier, et a déjà suscité l'opposition au projet du maire EELV de Bordeaux Pierre Hurmic et du président PS du département Jean-Luc Gleyze.
Une pétition en ligne intitulée "Non à la déforestation de 1.000 hectares de pins pour un parc solaire en Gironde" a réuni plus de 18.000 signatures en huit mois. Les entreprises porteuses du projet s'engagent toutefois à replanter "au moins 2.000 hectares de forêt" a proximité "des usines de transformation du bois dans le massif forestier des Landes", a expliqué le porte-parole d'Horizeo Mathieu Le Grelle.
Si Horizeo aboutit, les premiers travaux débuteraient en 2024, pour une mise en service "à partir de 2026", indiquent Engie, Neoen et RTE dans leur dossier de présentation.