"On est parfaitement en ligne sur notre objectif de 2016", a déclaré le directeur du chantier chez EDF Antoine Ménager lors d'une commission locale d'information (CLI) réunissant élus locaux, associations écologistes et experts scientifiques aux Pieux, à 10 km de Flamanville.
L'ingénieur EDF a précisé qu'il faudrait selon lui "moins de 12 mois" pour remplacer les 45 boîtes métalliques sur lesquelles ont été détectés des défauts de soudure. Ces "consoles" doivent soutenir le "pont polaire" qui servira notamment à manipuler le combustible dans le bâtiment réacteur.
La "refabrication" de ces "consoles" de 5 tonnes chacune, haute comme un homme, "est en train d'être réengagée", a précisé M. Ménager. Une source proche de l'industrie nucléaire a indiqué que ces consoles sont fabriquées et refabriquées par Eiffage dans trois usines en France.
EDF a en outre annoncé qu'un audit était en cours afin de vérifier que d'autres pièces de l'EPR fabriquées par la même entreprise ou par d'autres mais avec le même procédé de soudure n'ont pas le même défaut.
Pour l'heure, "on converge vers une problématique console", a dit M. Ménager, même si les contrôles ne sont pas tous terminés. "Aujourd'hui, on a un certain nombre d'explications possibles mais pas encore de certitude absolue.
Il y a eu une évolution du design des consoles pour être certain que, même si on n'a pas toutes les explications, on se place dans la situation enveloppe qui couvre de toute façon toutes les explications possibles", a ajouté le directeur du chantier.
Plusieurs élus se sont étonnés que de tels défauts aient pu échapper à la vigilance des contrôles. "On a du mal à comprendre qu'on puisse passer à travers une affaire comme celle-là, de la part du constructeur et des contrôles. C'est surprenant", a dit le président de la CLI, Michel Laurent, conseiller général DVD et ancien d'Areva.
Jean-Paul Martin, ancien directeur adjoint notamment de l'usine Areva de La Hague (Manche) et membre de la CLI en tant que président de "l'association des écologistes pro-nucléaires" (AEPN) s'est également dit "un tout petit peu surpris".
Cet ancien chef de projet au commissariat à l'énergie atomique s'est aussi étonné que cet épisode ne remette pas en cause la mise en service en 2016. Il a toutefois estimé qu'EDF pouvait tenir les délais, mais moyennant un surcoût. M. Ménager a assuré qu'il n'y aura pas de surcoût pour EDF et que ce serait le fabricant des consoles qui assumerait.
Source : batirama.com / AFP