Isoler correctement les sous-faces des planchers bas après une rénovation d’un bâtiment demande une connaissance quasi exhaustive des techniques à appliquer.
C’est le constat que l’on peut retirer des douze fiches rédigées par l’Agence Qualité Construction (AQC) et l’agence Envirobat Occitanie et présentées en détail dans son récent retour d’expériences. L’Agence Qualité Construction (AQC) publie en effet, dans le cadre de son Dispositif REX Bâtiments performants (REX BP®), le rapport "l'isolation en sous face des planchers bas en rénovation". Ce travail porte sur des visites de chantiers au cours des 10 dernières années
L’intervention et la mise en oeuvre d'isolation à ces endroits précis des constructions, qu’il s’agisse de caves, parkings, au pire dans les vides sanitaires, permet de réduire une bonne part des déperditions thermiques des ouvrages ; traditionnellement, on cite le ratio de 7 à 15 % selon le type de bâtiment.
Les opérations sont d’autant plus aisées, indiquent d’ailleurs les auteurs du rapport, que la hauteur de plafond est suffisante pour effectuer les travaux, ceux-ci pouvant même être réalisés en site occupé « sans gêne particulière pour les habitants », sinon de devoir libérer l’espace.
À la lecture de ces pages, les praticiens chevronnés s’étonneront certainement des cas rencontrés pour illustrer les défauts mis en avant. Cette consultation des fiches souligne essentiellement que les règles relatives à la continuité d’isolation et à la maîtrise des ponts thermiques sont, dans ces cas tout autant qu’ailleurs incontournables.
Ainsi, les fiches recommandent de veiller aux détails aussi essentiels que les jonctions entre panneaux isolants, la qualité des liaisons entre l’isolation extérieure verticale des murs et celle de la sous-face de dalle, des retombées de poutres ou des refends.
Surtout, ce document pointe les cas singuliers liés à la présence d’un escalier, de l’ouverture d’une porte juste de la hauteur d’étage et gênée par l’épaisseur d’isolant… Il détaille et donne aussi les solutions pour s’adapter à la présence d’équipements aussi différents que les canalisations (plomberie, assainissement, transfert de granulés….), les rails des portes automatisées de parkings, les vannes des réseaux hydrauliques…
Le remède peut parfois se révéler pire que le mal. En clair, isoler peut produire des pathologies sur les ouvrages, et l’AQC y consacre quelques fiches. Parmi les problèmes posés, celui de la migration de la vapeur d’eau à travers les parois.
La pose d’un isolant avec un pare-vapeur dans des caves humides est typique de ce cas de figure. Tourné vers la zone froide, cette membrane va bloquer le transfert de vapeur, concentrer l’humidité et parfois montrer une condensation en surface.
Les dégâts encourus sont aisément imaginables : moisissures, pourrissement, dégradation du bâti… Pour y remédier sans trop mettre à mal le travail d’isolation, deux réponses sont apportées : poser un isolant nu ou avec une membrane de type très ouverte à la diffusion de vapeur ; et poser une isolation mécanique du volume, à tout le moins, recréer une ventilation naturelle.
Autre cas de figure à regarder avec précision : la traversée de ces volumes en sous-sol par un conduit de fumée. La pose de l’isolant doit évidemment tenir compte de la garde au feu et de la ventilation de la gaine coupe-feu. Des entorses à la continuité d’isolation ici totalement justifiables.
Source : batirama.com/ B. Reinteau