Cela signifie plus que doubler les projections actuelles, de 1 à 2 GW par an dans un premier temps, ont calculé le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et France énergie éolienne (FEE). Tous les scénarios énergétiques, produits récemment par le gestionnaire du réseau électrique (RTE) comme par l'Ademe, soulignent la part croissante et incontournable que joueront les sources renouvelables à l'avenir, et ce quelle que soit la part assignée au nucléaire.
De ce fait, éolien terrestre, éolien marin ou panneaux photovoltaïques, "il faudra les trois ! Si on abandonne l'un ou l'autre, il n'y aura ni neutralité carbone ni sécurité d'approvisionnement", prévient Michel Gioria, le délégué général de FEE.
Le tout premier parc marin devrait entrer en service en France en 2022, au large de Saint-Nazaire, avec dix ans de retard. A ce stade, 3,5 GW ont été attribués. Pour 2050, RTE évoque 22 à 62 GW, selon les choix faits. Pour le SER et FEE, 50 GW est un objectif "réaliste", au vu des prix déjà compétitifs de la technologie, ou de l'espace nécessaire (2,8% de l'espace maritime métropolitain, selon eux).
Ils prônent un cap intermédiaire de 18 GW en 2035, de quoi alimenter en électricité 14 millions de foyers. "Tout le monde, y compris le public, demande une plus grande visibilité. C'est le cas en Allemagne, qui dispose d'une planification précise, revue régulièrement", souligne Yara Chakhtoura, de FEE.
Dès 2022, la France doit remettre à plat sa feuille de route énergétique, comme l'ont déjà fait Pays-Bas, Grande-Bretagne, et même l'Allemagne au littoral bien moindre (qui vise 30 GW en 2040)."Nous demandons une volonté politique claire", dit Jean-Louis Bal, le président du SER, qui a commencé comme FFE à prendre contact avec les candidats à la présidentielle.
"On a un soutien fort des ministres de la Transition écologique ou de la Mer, mais d'autres ont des messages plus ambigus, et cela se traduit dans la façon dont les administrations agissent" en régions sur les autorisations.