Dans un récent rapport sur la deuxième ville de France, l'Agence anticorruption a émis des recommandations pour Marseille, notamment l'adoption de chartes de déontologie destinées à ses élus et agents. Cette mesure a été adoptée le 7 janvier 2022.
"Ces deux chartes posent les principes clairs fondant la déontologie des élus municipaux et des agents de la ville de Marseille", a détaillé lors du conseil municipal de vendredi Olivia Fortin, adjointe au maire chargée notamment de la transparence de la vie publique."Elles permettront aux élus et aux agents de disposer d'un document de référence, d'une base sur laquelle s'adosser quand ils s'interrogent ou rencontrent des difficultés", a-t-elle complété.
La charte des élus "concerne l'ensemble des élus du conseil municipal. Elle prévoit d'aller au-delà des principes déontologiques déclinés par la réglementation avec par exemple l'engagement de démissionner en cas de condamnation pénale définitive pour crime ou délit", a-t-elle ajouté. Afin que tous puissent se les approprier, ces chartes "seront déclinées en documents pédagogiques" illustrés d'exemples et la question de la déontologie fera par ailleurs l'objet de formations proposées à l'ensemble des conseillers municipaux et des agents, a précisé Mme Fortin.
"Voter ces chartes, c'est répondre à l'une des 16 recommandations de l'Agence française anticorruption (AFA) concernant la remise en conformité de notre collectivité", a-t-elle rappelé. Dans un rapport de contrôle de la commune de Marseille rendu en juillet 2021, dont l'AFP a pris connaissance, l'Agence française anticorruption constate notamment "une insuffisante culture de la probité au sein des services" de la ville, illustrée notamment par "la pratique courante des recrutements familiaux" ou encore "le nombre important de fonctionnaires ayant fait l'objet de plaintes pénales pour des faits d'atteintes à la probité".
La ville de Marseille a été dirigée pendant 25 ans par le maire de droite Jean-Claude Gaudin avant l'arrivée à l'été 2020 d'une nouvelle majorité de gauche. Ces chartes sont "la première pierre de quelque chose qui va permettre à cette ville de renouer avec ce qu'elle doit être, une grande ville, ouverte, transparente, démocratique, intelligente, avec ses défauts bien sûr, on ne deviendra jamais une ville scandinave, et c'est ainsi", a commenté le maire de Marseille, Benoît Payan.