"Le gouvernement veillera à ce que, indépendamment de l'issue de la question préjudicielle posée par le Conseil d'Etat à la Cour de Justice européenne, il n'y ait ni remise en cause des contrats d'achat existants au titre de l'arrêté en vigueur, ni affaiblissement du cadre juridique afin de ne pas fragiliser le rythme de développement des nouveaux projets", a indiqué la ministre.
Nicole Bricq a souligné avoir pris connaissance de la "situation délicate dans laquelle se trouvent aujourd'hui de nombreux projets suite au blocage des financements" après l'arrêt rendu le 15 mai dernier par le Conseil d'Etat. Celui-ci avait été saisi par un collectif anti-éolien d'une demande d'annulation du texte fixant les conditions d'achat de l'électricité d'origine éolienne, notamment par EDF. Et le 15 mai le Conseil d'Etat avait renvoyé sa décision dans l'attente d'éclaircissements de la Cour de justice de l'Union européenne.
"Nous ne pouvons pas seulement attendre l'avis de la Cour de Justice européenne sur la question de savoir si oui ou non notre système de soutien constitue une aide d'État", a ajouté la ministre sans toutefois préciser les mesures qu'elle envisageait. "Étant donné le rôle que doit jouer l'éolien pour la transition énergétique et le redressement productif de notre pays, il me paraît nécessaire de rassurer la filière", a-t-elle indiqué en promettant d'engager "une réflexion plus large sur l'ensemble des filières renouvelables à l'occasion du débat énergétique national" qui devrait avoir lieu à l'automne.
Les professionnels de l'éolien ont "salué cette prise de position claire et forte qui préserve les 10.000 emplois que compte aujourd'hui la filière", dans un communiqué publié jeudi soir par le Syndicat des énergies renouvelables SER.Ils ont également rappellé que "le rôle majeur qu'est appelé à jouer la filière éolienne à l'avenir permettra la création de 50 000 emplois supplémentaires répartis sur tout le territoire national".
Le président du SER, Jean-Louis Bal s'est, lui, réjouit de "l'écoute de la ministre, suite aux entretiens que nous avons pu avoir avec son cabinet, ainsi que sa clarté et la diligence avec laquelle elle a pu agir dans le contexte très difficile que traverse la filière éolienne".
Le SER regroupe plus de 500 adhérents et représente un secteur de plus de 11.000 emplois ainsi qu'un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros pour l'ensemble des filières regroupant outre l'éolien, la biomasse, le bois, les biocarburants, les énergies marines, la géothermie, l'hydroélectricité, les pompes à chaleur, le solaire photovoltaïque, thermique et thermodynamique.
Source : batirama.com / AFP