Comme annoncé dans un précédent article, le groupe chinois Das Solar doit ouvrir avant fin 2025 à Mandeure, près de Montbéliard (Doubs), sa première usine européenne d'assemblage de panneaux photovoltaïques, un investissement de 109 millions d'euros qui pourrait créer jusqu'à 600 emplois, ainsi que l'a annoncé la direction, qui vient de lancer la construction du futur site.
Fondée en août 2018, DAS Solar Co, Ltd se dit spécialisée dans la R&D, la fabrication et la commercialisation de cellules solaires à haut rendement, de modules photovoltaïques et de leurs applications. Elle s'engage aussi dans l'investissement, la construction et l'exploitation de centrales électriques qui répondent aux spécifications de l'industrie photovoltaïque du ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information chinois. Elle est reconnue comme "Usine du futur" et comme une entreprise "spécialisée, experte, unique et novatrice" dans la province du Zhejiang, à l'est de la Chine, au bord de la mer de Chine orientale et non loin de Shanghai.
Selon ses propres termes, DAS Solar, en tant que leader de la technologie photovoltaïque de type N, propose une gamme de produits de base, notamment des modules de type N et des modules légers, ainsi qu'une série de solutions de systèmes pour des applications complètes.
Se voulant une marque de premier plan sur le marché mondial du photovoltaïque, DAS Solar a créé 14 usines en Chine pour un effectif de 8 900 salariés et une capacité cumulée de 55 GW, selon sa vice-présidente.
En 2023, son chiffre d'affaires a atteint 3,71 milliards de dollars, soit 3,2 milliards d'euros.
Installée sur une ancienne friche industrielle de dix hectares, que lui a vendue la communauté d'agglomération du pays Montbéliard, l'usine doit accueillir deux lignes de production totalisant une capacité de 2 gigawatts (GW) par an dans un premier temps.
Y seront fabriqués des panneaux photovoltaïques destinés à des parcs solaires flottants, en toitures ou en ombrières. Ces équipements, de type "N TOPCon", sont "les plus performants au monde", selon le directeur du projet d'implantation, Frédéric Barbier.
Des représentants du syndicat patronal UIMM sont déjà partis en Chine pour étudier les profils des postes de travail à pourvoir, afin d'anticiper les recrutements. À terme, le groupe prévoit d'implanter dans le Doubs une deuxième unité de production de deux gigawatts, pour un investissement total de 190 millions d'euros ; une extension qui, toutefois, "dépendra du carnet de commandes", ainsi que l'a précisé Frédéric Barbier.
Afin de créer "une filière complète made in France", Das Solar envisage également de construire non loin de là, à Sochaux, une usine de cellules photovoltaïques, en amont de l'assemblage. Ce projet, s'il se concrétise, impliquerait :
– 650 millions d'euros d'investissements,
– 2 500 embauches,
– et l'implantation dans la région de plusieurs partenaires industriels, comme des fabricants de films adhésifs, connecteurs, cadres aluminium et autres composants.
La Chine s'implante en France pour continuer à vendre en Europe. © Vidéo YouTube Reportage C dans l'air (04.02.2025)
L'État a promis un "accompagnement financier" de ce projet, a déclaré le préfet du Doubs, Rémi Bastille. Das Solar a par ailleurs signé un accord avec Suez pour le retraitement des panneaux en fin de vie, et un accord avec l'Institut photovoltaïque d'Île-de-France pour la recherche et développement.
Deux autres gigafactories de panneaux photovoltaïques sont en projet en France : l'une à Hambach (Moselle), portée par le groupe HoloSolis, qui ambitionne d'en faire la plus grande d'Europe, et l'autre à Fos-sur-Mer, près de Marseille, avec le groupe français Carbon à la manœuvre.