"La part du financement par le contribuable dans les grands investissements, demain, il faudra nécessairement qu'elle soit d'autant plus grande que les projets (...) permettent de décarboner réellement les mobilités, et d'autant plus faible que les projets ne permettent pas de décarboner réellement les mobilités", a déclaré M. David Valence, président du Conseil d'orientation des mobilités (COI). "Et donc la part de financement (par les) usagers devra être plus forte là où les aménités environnementales sont plus faibles", a-t-il ajouté lors d'un colloque organisé par l'Agence de financement des infrastructures (Afit France). Il conviendra d'ailleurs de prendre davantage en compte la décarbonation dans l'évaluation des différents projets, selon lui.
M. Valence a également raillé "le romantisme du projet nouveau", qui selon lui fait que de nombreuses infrastructures - notamment ferroviaires - sont vieillottes ou sous-capacitaires. "En France, on a beaucoup de mal, politiquement, à assumer des investissements qui ne sont pas de la création, mais qui sont de la maintenance, de l'entretien ou du développement de capacité", a-t-il remarqué. Pour un élu ou un responsable local, "ça se voit moins" de demander une amélioration de l'existant plutôt qu'une autoroute ou une mise à 2x2 voies d'un axe routier, a noté David Valence, lui-même maire (Radical) de Saint-Dié-des-Vosges et vice-président chargé des transports du Grand Est. "C'est un problème sur lequel il va falloir qu'on trouve, ensemble, un point d'accord dans la décision publique, parce qu'en France on a déjà un réseau d'infrastructures qui est relativement dense (...) et qu'on ne sait pas entretenir ou dont on ne développe pas suffisamment la capacité", a-t-il indiqué.
Le COI qu'il préside a pour mission "d'éclairer le gouvernement sur les politiques d'investissement dans la mobilité et les transports". Il doit rendre d'ici le 18 mars un rapport d'étape sur l'avancée des projets prévus par la Loi d'orientation des mobilités (LOM) de 2019.