« La conjoncture est mauvaise », affirme d’emblée Didier Ridoret président de la Fédération française du bâtiment, à l’occasion de son point presse trimestriel.
A la fin avril, sur 4 mois (janvier-avril 2012), l’activité se dégrade sur tous les fronts : logement individuel et collectif, bâtiments non résidentiel et marché de l’entretien-amélioration.
Ainsi, en matière de logement, les autorisations et les mises en chantier reculent respectivement de 1,2 et 14,5 %. Dans le non résidentiel, les surfaces autorisées et celles mises en chantier s’inscrivent en baisse de 1,6 et 16,5 %.
Ainsi, 2012 sera sans doute « une mauvaise année » avec 340 000 logements construits. Compte tenu de la lenteur de l’appareil de production, Didier Ridoret estime qu’il sera difficile de dépasser les 300 000 logements mis en chantier fin 2013 (alors que le gouvernement en promet 500 000 par an).
A noter également un fort repli des bâtiments administratifs (- 12,7 % pour les mises en chantier) et des bâtiments industriels ou de stockage (- 18,4 %). Quant au marché de l’amélioration entretien qui représente 50 % de l’activité, la production en volume s’inscrit en baisse de 0,2 % au premier trimestre 2012 par rapport au 1er trimestre 2011.
En termes d’emploi, les prévisions sont tout aussi mauvaises. A fin mars 2012, le secteur a perdu 6800 postes permanents, soit 4900 salariés et 1900 emplois intérim équivalent temps plein.
Dans ce contexte, la FFB attend impatiemment la mise en place des mesures annoncées par le gouvernement : cession de foncier à titre gratuit aux collectivités territoriales qui construiront des logements, construction de 500 000 logements (dont 150 000 logements sociaux). Sans oublier la rénovation thermique de 600 000 logements.
Dider Ridoret estime cependant que rien ne sera possible sans une offre adaptée en matière de crédit. Le responsable constate en effet une raréfaction durable de l’accès au crédit et appelle à la mise en œuvre de « nouvelles formes de financement desintermédié ».
Suite à son entrevue avec Cécile Duflot, Didier Ridoret confirme que le « Scellier » pourrait être stoppé au plus tard à la fin 2012. Selon le président de la FFB, le gouvernement réfléchit à la mise en place d’un nouveau dispositif de type Besson.
« Ce dispositif pourrait être assorti de mesures plus contraignantes en termes de location (niveau de revenu du locataire pris en compte) ou des prix au m2 de la construction » précise Didier Ridoret qui ajoute : « Nous souhaitons en tout état de cause que soit mis rapidement en place un dispositif stable sur 5 à 6 ans ».
« L’annonce d’un dispositif opérationnel pour 2013 serait souhaitable afin de relancer immédiatement les ventes de la promotion immobilière qui contribueront aussi aux 500 000 logements par an promis par le gouvernement » termine Didier Ridoret.
Source : batirama.com / Fabienne Leroy