On peut le dire : Christophe Dufour a l'amour du travail bien fait chevillé au corps. Et son savoir-faire en tant que carreleur, mais aussi applicateur agréé Système Sols de Lafarge Béton, il veut le montrer et le valoriser. Pour deux raisons.
D'abord, « parce que nous entreprises qui posons des produits finis, sommes la dernière roue du carrosse. Souvent la problématique de réception du support n'est pas assez prise en considération alors que nous en sommes responsables », explique l'entrepreneur. Ensuite, cette application devient de plus en plus contraignante et technique, « avec des réglementations thermique et acoustique qui s'empilent et des DTU et CPT, DTA… qui ont évolué ».
Alors pour défendre une mise en œuvre complexe vis-à-vis de ses clients maîtres d'œuvre et maîtres d'ouvrage, il a eu une idée : organiser des réunions avec eux sous forme d'ateliers découverte sur chantier. Avec l’appui de ses fournisseurs « car ce sont avant tout des partenaires, et c'est une éthique dans notre entreprise ».
Ses premiers ateliers techniques à destination des maîtres d'œuvre et maîtres d'ouvrage, il les avait organisés à Bordeaux (33) dans le cadre de la réalisation de 410 logements pour l'opération Parc de Richelieu de Kaufman & Broad. Les seconds se sont tenus dans la même ville, au sein de l'écoquartier Ginko en mai dernier. Pas moins de 120 maîtres d'ouvrage et maîtres d'œuvre – architectes, bureaux d'études techniques, bureaux de contrôle, économistes de la construction – se sont déplacés.
« Cette opération prévoit la réalisation de plus de 2 000 logements. Plusieurs maîtres d'ouvrage et maîtres d'œuvre sont intervenus. De fait, ils ont été sensibilisés à la visite de nos ateliers techniques afin de découvrir la pose d'isolant thermo-acoustique et acoustique, le coulage des chapes fluides, et la mise en œuvre des revêtements de sols associés ».
Pour Christophe Dufour, ce type de manifestation « est bien plus efficace que de les réunir dans un amphithéâtre aux fauteuils en velours rouge où la présentation de notre travail sur Power Point endort 80 % de l'assistance ». Autre bénéfice : ces visiteurs reprennent contact avec le chantier « plutôt que de rester coincés derrière leur ordinateur et leur Autocad ».
D'autres ateliers sont-ils prévus ? « Bien sûr, mais il ne faut pas non plus en organiser tous les 15 jours pour ne pas minimiser leur impact, et surtout trouver le projet suffisamment conséquent et le bon client car ce dernier est aussi notre partenaire ».
En attendant, Christophe Dufour souhaite prendre son bâton de pèlerin afin que demain ces opérations visant à valoriser la mise en œuvre et le métier de carreleur-chapiste puissent se modéliser dans d'autres régions.
Source : batirama.com / Stéphanie Lacaze Haertelmayer
Encadré
Ces ateliers doivent avant tout informer et sensibiliser « les acteurs de la filière et leur montrer que nous, PME, sommes au fait de la réglementation et qu'on s'efforce de bien faire ». Mais pourquoi tant insister sur la qualité du travail ?
« Parce que lorsque je remets un prix, on me dit souvent que c'est trop cher. De plus, il faut que la maîtrise d'ouvrage et la maîtrise d'œuvre comprennent qu'il n'est pas possible de raccourcir les délais d'exécution avec ce type d'ouvrage, ou de poser sur un support qui n'est pas encore sec ».