C'est le 29 avril que le ministère de la Transition écologique, au lendemain de la décision du tribunal administratif de Guyane d'annuler l'autorisation préfectorale pour la construction d'une grande centrale électrique, a annoncé sa décision. "Devant le risque de retard du chantier, le gouvernement a donc décidé, tout comme le porteur de projet, de faire appel de cette décision auprès de la Cour administrative d'appel de Bordeaux, et de demander la suspension de l'exécution du jugement", écrit le ministère dans un communiqué.
Jeudi 28 avril, le tribunal guyanais, saisi par les associations France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement, a prononcé "l'annulation" de l'autorisation préfectorale accordée en 2020 à EDF, jugeant "illégale" la dérogation accordée à l'interdiction de porter atteinte aux espèces protégées dans ce secteur.
Le projet de 120 MW, envisagé en remplacement de l'actuelle centrale électrique d'EDF, vétuste et polluante, autorisée à fonctionner jusqu'en 2023, fait l'objet d'une intense bataille politique et juridique entre écologistes et sympathisants des énergies renouvelables face à EDF, soutenu par le gouvernement.
Contactée par l'AFP, EDF avait déjà indiqué faire appel. "Le gouvernement rappelle qu'il est prévu que la nouvelle centrale fonctionne dès sa mise en service aux biocarburants liquides et non pas au fioul léger comme le prévoyait le projet initial, jugé incompatible avec les objectifs de transition écologique du territoire", souligne-t-il dans son communiqué.
En juillet 2021, le juge des référés du tribunal administratif de Guyane, saisi par les écologistes, avait émis "un doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté" préfectoral qu'il avait temporairement suspendu. Mais le Conseil d'État saisi par EDF et l'État avait annulé la décision du juge des référés, le 10 février 2022. La centrale électrique du Larivot nécessiterait l'importation de grandes quantités d'agrogazole et la construction d'un oléoduc de 14 kilomètres à travers la communauté d'agglomération du centre littoral (CACL) pour les acheminer.