La brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) a été saisie afin de mener l'enquête, ouverte le 8 juin pour "emploi d'étrangers sans titre", "recours au travail dissimulé" et "exécution en bande organisée d'un travail dissimulé", a précisé le parquet. "Les investigations sont en cours pour déterminer les responsabilités dans la commission de ces faits", a ajouté cette source. Contactée par l'AFP, la Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques) n'était pas joignable dans la soirée.
Cette procédure a démarré par le signalement d'un service de contrôle de la direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS), lui-même déclenché après un signalement de la CGT. Les travailleurs sans-papiers étaient employés par une société sous-traitante, "dont les ramifications et l'implication vont au-delà des chantiers des JO", selon une source proche du dossier interrogée par l'AFP en mars.
Sur ce gigantesque chantier, situé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), travaillent plusieurs entreprises sous l'égide de la Solideo, qui dispose d'un budget de 4 milliards d'euros dont 1,5 md d'argent public. Leur mission: pouvoir livrer le village des athlètes censé abriter plus de 10 000 sportifs dans deux ans.
"Il n'y avait aucune raison que les chantiers des JO échappent à la pression classique qui existe dans la construction et les travaux", des filières en tension, avait expliqué Bernard Thibault, ex-secrétaire général de la CGT, qui siège au conseil d'administration de la Solideo.
Près d'une centaine de contrôles ont été opérés depuis le lancement des chantiers des Jeux, qui se veulent exemplaires sur ce sujet, selon une source proche du dossier. Du village des athlètes en passant par des gymnases ou des échangeurs routiers, la Solideo est chargée de construire ou rénover une soixantaine d'ouvrages pour 2024.