Le logement neuf va mal et l'Île-de-France ne fait pas exception, a indiqué Edouard Durier, vice-président chargé de l'Economie de la FFB Grand Paris lors d'une conférence de presse le 17 janvier. Et comme le neuf représente 48% du chiffre d'affaires des entreprises de la FFB Île-de-France, c'est un problème de taille.
Ainsi, le bilan de la fin de l'année 2023 a été marqué par une chute continue de l'activité dans la construction neuve, les défaillances d'entreprises atteignent des niveaux comparables à ceux de 2019 (année record), et les perspectives pour le début de l'année 2024 laissent présager une récession pour l'ensemble du secteur.
La baisse des mises en chantier de logement neuf, de -18,1%, va au-delà de la baisse moyenne nationale (-16,6%). Quant aux autorisations de construction, la chute est également vertigineuse (-31,9%).
En regardant de plus près, on constate que presque tous les départements sont concernés par la baisse des mises en chantier, à l'exception du Val-de-Marne (+23,7%). Cependant, ce département a longtemps été le seul de la région avec une baisse de mises en chantier, et l'inversement de la courbe au T3 ne devrait pas se poursuivre, estime la FFB.
C'est la Seine-et-Marne qui affiche la baisse la plus importante : -33,1%.
Le non-résidentiel neuf est également en chute avec, si l'on considère la situation à fin septembre 2023, les surfaces commencées en baisse de -19,4% (2.737 millions de mètres carrés) et les surfaces autorisées également en baisse de 6% (4.380 m²). A savoir également, le taux de vacance des bureaux a atteint un niveau record au T3 : 9%, au-delà des résultats de 2009, 2014 et début 2023.
C'est le seul secteur où une très légère croissance se fait sentir (+0,9%). Si la grande majorité des professionnels de ce secteur (65%) estiment que leur activité en entretien-rénovation est bonne au troisième trimestre, ils estiment que la situation est très incertaine en 2024. La FFB estime également, en ce qui concerne la rénovation énergétique, que "les refontes constantes des dispositifs d'aides compliquent le travail des entreprises et leur compréhension par les particuliers."
Une hausse de 28% des défaillances d'entreprises ont été observées en Île-de-France à fin novembre, par rapport à fin novembre 2022. Cela représente une perte d'emploi pour 9.256 salariés (+44%).
La FFB Grand Paris souligne que les ventes sont en forte baisse pour les Cmistes et les promoteurs immobiliers. La chute est observée à la fois pour le collectif (-28,7% en glissement annuel sur onze mois à fin novembre 2023) que sur l'individuel (-43,9%).
Les parcours résidentiels se bloquent, le marché locatif se tend davantage et l'interdiction de louer des passoires énergétiques aggrave les tensions sur le marché locatif.
D'autre part, Edouard Durier a évoqué les dernières indications rendues disponibles par la Préfecture de Paris en ce qui concerne les périmètres de sécurité autour des Jeux Olympiques. Ces derniers devront être respectés par les professionnels pendant les épreuves, mais aussi 2h30 avant et de 1 heure après celles-ci.
Ici, vous pouvez télécharger les différentes cartes des zones concernées par ces restrictions. Pour le moment les centres d'entrainement ne le sont pas.
Autour de chaque lieu de compétition, 4 périmètres différents seront mis en place par l'Etat afin de limiter la présence de véhicules motorisés et assurer la sécurité.
Exemple de périmètre de sécurité, tel qu'il devrait être installé par la Préfecture de Police dans le 93 autour du Village Olympique, du stade de France et du Circuit Carole. S'il est effectivement possible d'ores et déjà de voir les zones concernées globalement, la taille des cartes ne permet pas de discerner clairement les noms des rues dont il est question. © Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer / Préfecture de Police.
Ces zones seront réservées :
Les chantiers privés n'y auront pas accès.
Ces zones seront réservées :
La FFB Grand Paris a fait la demande d'une liste plus détaillée des rues et des numéros de rues concernées par les restrictions à la Préfecture de Police "dans un format exploitable par les outils utilisés dans les entreprises pour la gestion et la planification des flux", afin que les entreprises du bâtiment ayant des chantiers dans ces zones puissent s'organiser au mieux en amont.
Elle souhaite également que les justificatifs permettant de circuler soient libre de formes (bon de commande, bordereau de transport ou de livraison, fiche de dépannage etc.)
Enfin elle souhaite que soit ajouté à ces cartes un couloir d'accès réservé aux professionnels pour accéder aux périmètres, l'autorisation des entreprises réalisant des interventions d'urgence d'accéder aux zones rouges pour toute la période des jeux, et non pas au jour le jour, et enfin, permettre aux véhicules professionnels livrant du matériel sur les chantiers publics d'accéder aux zones bleues et rouges sans distinction.
Pour Edouard Durier, l'impact des JO ne se limitera pas aux seules livraisons pendant les épreuves : "Rappelons que les épreuves se poursuivrons jusqu'au mois de septembre, avec les Jeux Paralympiques. On voit déjà des maître d'oeuvre qui décident de reporter leurs travaux en 2025 car la faisabilité de le faire pendant la période des JO ne leur semble pas réalisable."
La réalisation d'un chantier sur cette période, une nouvelle discipline olympique ?