Artisanat du bâtiment : cinq pistes pour sortir de la crise
Fabienne LEROY
06/09/2012
Article mis à jour le 06/09/2012
La capeb, confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment, annonce un recul de l’activité au second trimestre : - 0,5 %. L’organisation propose 5 mesures pour relancer le marché de l'amélioration énergétique. Publi-Information
Le segment du neuf chute de 1 % par rapport au second trimestre 2011, alors que le secteur de la rénovation se stabilise à 0 %. Explication : les permis de construire (-3,2 %) et les mises en chantier (-18,7%) ont baissé significativement de mars à mai 2012 par rapport à la même période l’année précédente.
L’entretien-amélioration, de son côté, résiste mieux, grâce aux travaux d’amélioration énergétique du logement (en hausse depuis neuf trimestres). Un secteur qui devra néanmoins être soutenu pour ne pas subir les effets de la crise, selon le président de la Capeb, Patrick Liebus.
En ce qui concerne les corps de métier, le secteur de la maçonnerie est le plus impacté avec -1,5 % alors que le second œuvre technique se situe entre 0 et 0,5 %. Quant aux carnets de commande, ils se sont amoindris « avec 90 jours de visibilité contre 120 jours » ajoute Patrick Liebus.
4 % des entreprises envisagent des licenciements
« 4 % de nos entreprises envisagent des licenciements si la situation ne s’améliore pas et 10000 emplois pourraient être perdus, ce qui est rarissime dans notre secteur » s’inquiète Patrick Liebus.
Les perspectives pour 2013 sont donc plutôt sombres puisque l’organisation professionnelle table sur une baisse d’activité entre -2 et -2,5 % (avec une chute de 5 % dans le neuf et une quasi stabilité dans l’ancien).
Pour aider le secteur à sortir de la situation, la Capeb proposera plusieurs pistes aux instances du gouvernement qu’elle doit rencontrer lors de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre (voir les précisions ci-dessous)
L’organisation souhaite que l’Etat accompagne l’émergence du marché des travaux d’amélioration énergétique du logement, d’autant plus que les prix de l’énergie continueront à augmenter.
Source : batirama/Fabienne Leroy
Cinq propositions pour favoriser la transition énergétique
- La Capeb propose la mise en place d’un plan Epargne Energie qui pourrait reposer sur les mêmes bases que le Livret développement durable ou le livret A. Le principe reposerait sur un fonctionnement simple, avec une épargne classique, un remboursement mensuel avec un taux bonifié et un plafond limite.
- Le cumul de l’Eco-prêt sur 5 ans et le Crédit d’impôt développement durable devra être préservé et les conditions de ressources supprimées pour booster le marché. « Il faudrait flécher le crédit d’impôt du CIDD uniquement sur le coût de la main d’œuvre car c’est la partie la plus importante des travaux » précise Patrick Liebus
- Les certificats d’économie d’énergie (CEE) sont également une source de financement à développer selon la Capeb. Elle préconise que les ménages ayant moins de 45 000 euros de ressources annuelles puissent réaliser des travaux d’amélioration énergétique en multipliant par deux la valeur des CEE.
- La mise en place d’un PTZ + bonifié à l’acquisition dans l’ancien, en fonction de la performance énergétique du bien, avec ou sans réalisation de travaux d’amélioration, favoriseraient l’émergence d’une valeur verte sur le marché du résidentiel existant.
- Enfin, il sera impératif de stabiliser au moins sur 5 ans les dispositifs de soutien pour laisser le temps aux acteurs de se les approprier et d’organiser une communication plus poussée auprès du grand public.