Les deux entreprises ont annoncé la nouvelle le 15 juin après la signature d'un protocole d'accord. La plateforme de Saint-Nazaire servira de prototype. Le nombre, le lieu et le calendrier des autres plateformes n'ont pas été communiqués mais Lhyfe vise d'ici 2035 un déploiement de 3GW de production offshore dans plusieurs endroits du monde, a précisé à l'AFP Thomas Créach, directeur technique de Lhyfe.
Concrètement, Chantiers de l'Atlantique concevra et construira les plateformes en mer et dans les ports, tandis que Lhyfe se chargera de concevoir et d'exploiter les sites de production d'hydrogène renouvelable.
Créée en 2017 à Nantes, Lhyfe produit déjà de l'hydrogène sur un site inauguré en septembre 2021 en Vendée, qu'elle fournit à une station service multi-énergétique.
Alternative à la batterie électrique, l'hydrogène peut remplir directement le réservoir des véhicules. Il offre une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres pour quelques minutes à la pompe, et ne rejette que de la vapeur d'eau. Mais est encore loin d'être rentable pour le transport. Son poids climatique dépend de la façon dont il est extrait : seul l'hydrogène "vert" ou "renouvelable", produit à partir d'électricité renouvelable, est neutre car ne dépendant pas d'énergies fossiles pour sa production. S'il est issu d'électricité venant du nucléaire, on parle d'hydrogène bas-carbone.
Lyhfe compte une centaine de projets d'usines de production à terre en Europe, dont 20 avant 2026, précise un communiqué du groupe. Avec l'hydrogène offshore, l'entreprise compte rapprocher sa production des sources d'énergie en mer, car elles sont "les plus abondantes, les plus puissantes, les moins intermittentes et donc les plus compétitives pour répondre à la massification de l'hydrogène vert pour des usages industriels", précise le communiqué.
Les entreprises envisagent que chaque plateforme puisse produire une puissance d'au moins 100 mégawatts. L'hydrogène, transporté sous forme de gaz, devra permettre d'alimenter des véhicules et des usines déjà consommatrices d'hydrogène non décarboné "comme dans l'aciérie, la verrerie...", détaille Thomas Créach.