"L’année 2021 a été exceptionnelle pour notre filière en termes d’activité, de chiffre d’affaires et de marges. Malgré un ralentissement au printemps, les perspectives restent bonnes, portées par les enjeux environnementaux et une activité de rénovation dynamique."
Dans un contexte mondial exceptionnel, marqué par une succession d’événements inattendus (crise du Covid, conflit en Ukraine) les marchés du bois ont connu des perturbations, liées notamment aux difficultés dans la chaine logistique ainsi qu’à une inflation sur les matières premières. L’avenir reste néanmoins encourageant pour la filière bois. Avec la RE2020 et la diminution de l’empreinte carbone des constructions, l’utilisation du bois va devenir "une évidence" selon le communiqué de LCB. En outre, Jean-Louis Camici précise que la ressource en bois est suffisante et que, le matériau restera disponible à des niveaux de prix toutefois supérieurs à ceux auxquels nous avons été habitués au cours des vingt dernières années : "Aujourd’hui, les stocks de bois sont importants et il n’y a plus de manque comme nous l’avons connu après la crise du Covid-19."
L'association a également présenté l'avancée des travaux liés à la refonte de la stratégie RSE de LCB : la deuxième version du Système de Diligence Raisonnée (SDR) de LCB est entrée en vigueur en janvier 2022. Ce système enrichit, qui permet aux entreprises de se conformer à la réglementation européenne en matière de commerce international du bois (RBUE), est désormais plus lisible et bénéficie de mises à jour régulières. La certification de gestion durable des forêts continue à constituer l’un des socles de ce SDR. Ensuite, la refonte de la Charte environnementale qui deviendra une Charte RSE et qui entrera en vigueur en 2023. Elle permettra de réaffirmer la valeur des produits bois mais aussi d’attester des engagements des membres en matière de préservation des forêts, de création de chaînes de valeurs responsables ou encore de calcul de l’empreinte CO2 lors de la conduite des opérations.
Le Carrefour International du Bois a été l’occasion pour LCB de lancer une campagne de communication sur les produits bardages et terrasses bois, pilotée par LCB et la FNB et soutenue par France Bois Forêt. Les principales actions seront menées sur les réseaux sociaux et, des pages web dédiées où l’on pourra retrouver les fournisseurs, ont été mises en place : www.ma-terrassebois.com et www.mon-bardagebois.com. Un simulateur "bardage et terrasse bois" permettra aussi d’accompagner et de guider les maitres d’œuvre et les maitres d’ouvrage dans leurs choix.
Le projet phare de la Commission Négoce, "l’Académie LCB" lancé le 3 mai 2022, a été présenté aux membres de l’assemblée et notamment le fonctionnement de la plateforme e-learning.
Tirés par les marchés du bricolage, de la rénovation mais aussi du neuf, les importations de produits bois sont toutes à la hausse.
Plus en détail, les importations de sciages de bois résineux se sont établies à 3 200 000 m³ soit +20 %. Aussi bien en Suède qu’en Finlande les stocks sont remontés quasiment au niveau d’avant Covid. En Suède, les prix à l’export sont repartis à la hausse du fait des incertitudes qui font suite au conflit entre la Russie et l’Ukraine. La Russie possède en effet la plus grande forêt mondiale (800 millions d’Ha, 20 % de la superficie forestière mondiale) et a exporté plus de 30 millions de m³ de sciages résineux en 2021. Aux USA, les bases de prix semblent se stabiliser et s’établir aux environs du double de la situation avant Covid. "Des interrogations subsistent quant aux hausses de prix et à la situation sur les marchés US et Chinois" indique Armel Chaumont, pour la commission bois résineux.
Concernant les panneaux de contreplaqué, le marché a souffert en 2020 suite aux mesures de confinement. En 2021, la demande est repartie à la hausse : l’année est marquée par une augmentation de 6,4 % en volume et de 28 % en valeur pour un total d’un peu plus de 500 000 m³ importés. On constate une concurrence des usages de plus en plus forte en France et dans l’Union européenne (énergie, palette, recyclage...), des difficultés logistiques de plus en plus prégnantes avec des ports européens saturés. En Asie et en Amérique du Sud, le coût des containers reste élevé. "Du côté des importations en provenance de Russie, en raison des sanctions européennes, il va manquer un million de m³ de contreplaqué bouleau non compensable par la production européenne", précise Aline Bertocchi, pour la commission panneau.
Pour les bois tropicaux, l’année 2021 fut très bonne avec une hausse de 33% des importations de sciages qui s’établissent désormais à 135 000 m³. Les grumes ont connu également une hausse et s’établissent à 35 000 m³ contre 25 000 m³ l’an dernier. Il faut également ajouter les produits transformés et ne faisant pas l’objet d’un code douanier spécifique tels que terrasses, carrelets de menuiserie... Malgré quelques perturbations logistiques notamment en Asie, les perspectives sont encourageantes et l’enjeu pour la profession est de trouver du bois répondant aux exigences des marchés européens. La hausse des prix des bois africains est moins importante que celle des feuillus européens mais elle devrait perdurer du fait de décisions politiques. "Il faut néanmoins souligner de belles perspectives à moyen terme avec le développement des certifications" souligne Dominik Mohr, tout en rappelant l’importance du SDR de LCB qui apporte une véritable garantie de légalité aux clients.
La terrasse fait le bilan 2021 d’une année remarquable avec 16 millions de m² vendus, en hausse de 34 % entre 2019 et 2021. Le marché est largement dominé par les terrasses résineuses (60 %), suivies par les terrasses tropicales (20%) et enfin composites (20%). Les terrasses en bois feuillus tempérés, malgré quelques références peinent à approcher les 1 %. "Malgré des incertitudes pour 2022 avec des baisses importantes de vente notamment au niveau de la GSB, le marché de la terrasse reste un marché en développement, offrant de nouveaux espaces de vie et une contribution à la performance carbone des bâtiments dans le cadre de la RE 2020", met en avant Claudie Maindron, pour la commission terrasse bois.
Les différents présidents de commission tirent la conclusion que dans un marché porteur pour le bois, la hausse des prix des matériaux de construction constitue un frein au développement de certains marchés et qu’il faut rester attentif à l’évolution de la situation.