Comme à son habitude, Christian-Luis Victor ne mâche pas ses mots. "Climat atone", "activité en fort retournement", le président de l'UMF, qui regroupe les constructeurs de maisons individuelles (MI) en secteur diffus, dévoile des chiffres sans appel. "En 2006, nous avons vendu quelque 190 000 MI. En 2009, nous sommes tombés à 141 000 avant de sentir les effets du plan de relance qui a vu ce chiffre remonter à 160 600 en 2010.
Cet effet positif n'aura été que de courte durée puisque de 143 300 MI vendues en 2011, les prévisions pour 2012 ne dépassent guère 118 000." C'est dire si les professionnels du secteur attendent impatiemment de nouvelles mesures de soutien au résidentiel neuf en particulier envers les primo accédants, réputés pour soutenir ce marché... quand ils peuvent investir.
"La baisse de l'accession sociale à la propriété est encore plus importante puisque de -18% en moyenne au niveau national (entre juillet 2012 et juillet 2011) la baisse des ventes aux primo accédants (dont les revenus nets se situent entre 1700 et 2300 euros mensuels) s'envole pour sa part à -25%, déplore le président de l'UMF. Cette baisse conséquente du nombre des primo accédants va forcement engendrer un encombrement plus grand du marche locatif.
Conséquence directe en termes d'emploi, les menaces sont bien réelles : " une maison, équivaut à 1,4 emploi direct ou indirect. Face à la conjoncture, ce sont 15 000 postes qui sont sur la sellette sachant que certains sont déjà clairement menacés, assure Christian-Louis Victor. Et si rien ne bouge, dans 6 mois, on pourrait perdre jusqu'à 45 000 emplois dans les secteurs diffus et groupés (promoteurs, ndlr)". Difficile de positiver face à de telles perspectives.
Pour autant, l’UMF ne baisse pas les bras. Ignorés par le gouvernement dans le cadre de la conférence environnementale qui se tient jusqu’à demain, les constructeurs de maisons individuelles ne manquent pourtant pas d’idées pour soutenir le marché du neuf notamment en relançant l'accession à la propriété.
Et le president de conclure : “La politique de relance de la construction la plus efficace consiste à actionner le levier accession en maison qui depuis 1975 représente plus de 50% des mises en chantier des surfaces construites. Et n’en déplaise au gouvernement, le deficit de logements ne peut s’analyser sous le seul prisme des logements sociaux et de liberation du foncier public.”
Source : batirama.com / Céline Jappé