Le fabricant de cloisons de bureau Clestra Hauserman placé en redressement judiciaire

Le fabricant de cloisons de bureau Clestra Hauserman placé en redressement judiciaire

Le fabricant alsacien Clestra Hauserman, plombé par la situation économique et victime d'une cyberattaque massive, a été placé début août en redressement judiciaire pour six mois.




"On a ouvert une procédure de redressement judiciaire", a indiqué à l'AFP le greffe de la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg. Selon la CGT, majoritaire dans l'entreprise, cette période de redressement a été fixée à six mois, alors que l'entreprise avait demandé le 25 juillet à être placée en redressement pour trois mois.

 

Acteur important dans son secteur, Clestra, fabricant de cloisons de bureau et de "salles blanches", emploie quelque 700 personnes dans le monde mais cette décision de redressement ne concerne que ses 400 salariés français, dont 300 travaillent à Illkirch-Graffenstaden, dans la banlieue de Strasbourg, a précisé la CGT. Sollicitée par l'AFP, la direction a indiqué "ne pas souhaiter faire de commentaires".

 

Une nouvelle audience, prévue le 12 septembre, "devrait permettre de faire le point sur l'avancée des potentielles reprises", a indiqué à l'AFP Me Pierre Dulmet, avocat du CSE central de Clestra. "L'intérêt, c'est qu'il y ait le maximum de repreneurs intéressés", a-t-il ajouté. "Clestra est une entreprise renommée, avec de beaux produits", a fait valoir l'avocat.

 

En dépit d'un carnet de commandes rempli jusqu'à la fin de l'année, Clestra a besoin de financements, notamment après une cyberattaque "massive" subie par l'entreprise en avril qui lui a coûté entre "2 et 3 millions d'euros" et a longuement perturbé son activité, avait expliqué à l'AFP Amar Ladraa, membre CGT du CSE et responsable de la CGT Métallurgie Grand Est. Clestra est aussi en procès avec le bailleur de ses locaux d'Illkirch qui entend quasiment doubler le loyer annuel, actuellement de 1,3 million d'euros, selon M. Ladraa. Au total, l'entreprise aurait besoin "de 10 à 15 millions d'euros", avait-il estimé.

 

Clestra a en outre subi la crise du coronavirus ainsi que "les conséquences de la guerre en Ukraine", dont la hausse du coût des matières premières, des transports et de l'énergie, ainsi que la perte de contrats, soulignait dans un communiqué la CGT. L'entreprise "fait vivre plusieurs centaines de familles, dont la grande majorité est issue des quartiers populaires de Strasbourg", indique dans un communiqué la CGT. "La colère gronde et les salariés se sentent complètement démunis et seuls", poursuit le syndicat qui avait écrit à plusieurs élus locaux pour leur demander de s'engager "dans la défense de l'emploi industriel et du site d'Illkirch".

 

Clestra, qui a rejoint en 2018 le groupe sud-coréen KC Green Holdings, a réalisé un chiffre d'affaires de 145 millions d'euros en 2021. En février, l'entreprise avait pris le contrôle de PPG Cleanroom, un concepteur et constructeur de "salles blanches" pour l'industrie, aux atmosphères très contrôlées, devenant un acteur de poids dans ce secteur.

 

Fondée en 1913 à Cleveland, aux Etats-Unis, avant de s'implanter en Alsace, l'entreprise avait déjà été placée en redressement en 2013. 150 emplois avaient été supprimés. Le groupe est devenu français en 1989 sous le nom de Clestra (contraction de CLEveland et STRAsbourg).




Source : batirama.com & AFP / Image : Capture d'écran du site de l'entreprise, © Clestra Hauserman

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