"L'heure n'est plus aux demi-mesures, l'heure n'est plus au chacun pour soi, l'heure est à la responsabilité collective", a affirmé la Première ministre devant les patrons français.
Pour "surmonter le risque de pénurie de gaz cet hiver, atténuer le dérèglement climatique, (...) nous devons agir plus vite et plus fort", a-t-elle ajouté, en invitant Etat, entreprises et particuliers à "préférer les économies choisies plutôt que les coupures subies".
Elle a exhorté à cet égard les entreprises à établir en septembre des "plans de sobriété" énergétiques, consistant à réduire les consommations de 10% sur deux ans, afin d'éviter que le gouvernement n'impose des "baisses de consommation".
Un premier bilan de ces plans sera tiré "début octobre". Car "si chacun ne prend pas sa part, ou que toutes les hypothèses défavorables se conjuguaient", comme l'arrêt total des approvisionnements en gaz de la Russie, "nous serions amenés à imposer des baisses de consommation", a-t-elle prévenu. Et "si nous devions en arriver au rationnement, les entreprises seraient (...) les premières touchées", a précisé Mme Borne.
Pour réduire l'impact d'un éventuel rationnement, le gouvernement réfléchit par ailleurs avec les entreprises à un "marché d'échange de droits à consommer".
Côté particuliers, elle a souligné que chacun économiserait l'énergie "compte tenu de ses moyens" car "les Français en précarité énergétique ne sont pas ceux qui devront encore faire des efforts".
#LaREF22 | Réduire notre consommation d’énergie est notre responsabilité collective. C’est aussi notre intérêt commun pour surmonter le risque de pénurie.
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) August 29, 2022
Mon appel est clair : chaque entreprise devra établir un plan de sobriété énergétique et prendre des mesures dès septembre. pic.twitter.com/cpvqpWQOZc
La Ministre a aussi détaillé sa méthode en matière de planification écologique, avec le lancement en septembre de discussions dans trois secteurs: les forêts, l'eau et la production d'énergie décarbonée, c'est-à-dire le nucléaire et les énergies renouvelables, et "un tableau de bord" de suivi. Considérant que la transition écologique est aussi une "opportunité" pour les entreprises en termes d'innovation et d'emploi, elle a rappelé les gestes du gouvernement en leur faveur, comme les baisses des impôts de production, et leur a demandé d'agir "résolument" pour notamment "engager les négociations salariales nécessaires" et "investir sur tous les freins d'accès au travail" comme la mobilité.
"Nous devons collectivement entrer dans une croissance sobre", avait reconnu, avant la cheffe du gouvernement, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, promettant que les entreprises "feront leur part" et incitant le gouvernement à "faire confiance aux entreprises".
C'est l'Etat qui a engrangé le plus de super profits cette année, a aussi affirmé lundi M. Roux de Bézieux, opposé à ce que ces bénéfices soient taxés comme l'avait évoqué Mme Borne. Cette dernière lui a rétorqué lundi devant l'organisation patronale qu'il n'y avait "pas de surprofits du côté de l'Etat".