Vers midi ce 22 septembre a eu lieu à Bercy l'annonce des premières mesures qui ont été retenues lors des Assises du BTP, des Assises annoncées depuis le mois de juillet afin de réunir autour d'une même table le Gouvernement et des représentants des professionnels du Bâtiment et des travaux publics.
Ainsi, plus de 200 représentants du secteur ont été entendus lors des échanges qui se sont structurés en six sessions de travail. Plus de quinze fédérations représentant la production et la distribution de matériaux, la construction et la maitrise d’oeuvre ont participé. Plus d’une centaine de mesures portant sur l’équilibre économique des opérations, la simplification et la transition écologique ont fait l’objet d’un échange. Les collectivités territoriales ont également été associées à la validation des 13 premières mesures présentées aujourd’hui.
Vers midi aujourd'hui, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme et Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, ont annoncé les premières mesures issues des travaux de ces assises, mesures issues des demandes du secteur "dans le but de préserver l'équilibre des finances publiques tout en respectant les dates d'entrée en vigueur des textes en matière de transition écologique", précise un communiqué du Gouvernement.
Pour l'heure, la question budgétaire n'a pas été abordée, et doit faire l'objet d'autres annonces, prévues lundi a annoncé Bruno Le Maire.
Les ministres se sont engagés pour que le dialogue se poursuive dans les prochains mois. L'objectif étant de poursuivre le travail et d'aborder d'autres questions, notamment tout ce qui est lié à la formation et au développement du numérique pour les professionnels. Les trois ministres se sont félicités de la qualité des échanges qui ont eu lieu. Bruno Le Maire a notamment indiqué qu'il avait apprécié le climat "constructif, positif et ambitieux" avec lequel s'étaient déroulées les Assises.
Dans un communiqué en début d'après-midi, la FFB a salué les annonces faites par les trois ministres et la validation de quelques-unes de ses propositions, notamment en ce qui concerne les marchés publics.
"La possibilité d’obtenir des compensations pour 'surcoûts anormaux' constitue une importante avancée. Elle permettra de trouver des solutions sécurisées juridiquement. De même, la pérennisation du plafond à 100 000 € pour signer des marchés de gré à gré va dans le bon sens, tout comme la majoration à 30 % des avances forfaitaires sur les marchés d’État", indique le communiqué.
Quelques premières mesures concernent les marchés privés, comme le renforcement annoncé des contrôles, y compris chez les particuliers, ou l’ensemble des marchés, comme la poursuite des travaux pour créer un outil permettant de mieux comprendre l’évolution des prix des matériaux et de mieux anticiper leur évolution.
"Cette rapide mobilisation en faveur des artisans et entrepreneurs de bâtiment doit s’amplifier, notamment sur les mesures relatives aux marchés privés. L’annonce par Bruno Le Maire que les Assises du BTP se poursuivent constitue donc une bonne nouvelle. Depuis l’origine, la FFB souhaite que cette approche par co-construction filière-gouvernement s’inscrive dans le temps, de façon à passer du traitement des problèmes immédiats à l’élaboration d’une stratégie de moyen-long terme pour le secteur de la construction. La transition écologique et la transformation numérique en cours imposent cela", a souligné Olivier Salleron, président de la FFB.
Dans un communiqué envoyé un peu plus tard cet après-midi, la Capeb indique : "si certaines des mesures annoncées par les pouvoirs publics lors de ces Assises vont dans le bon sens (l’augmentation du niveau des avances en marché public, la pérennisation du seuil de 100 000€ en deçà duquel le gré à gré est autorisé, le renforcement des contrôles pour lutter contre le travail illégal, la mise en place d’une période de tolérance de 4 mois lors de la mise en œuvre au 1er janvier 2023 de la REP…), la Capeb note qu’à ce stade ne figure aucune des dispositions visant à booster réellement la rénovation énergétique (indexation de toutes les aides sur l’inflation, diminution par deux du reste à charge des ménages modestes comme le proposait la CAPEB, les process RGE, MaPrimeRénov, CEE, les ZFE – m,..). "
"En exclusivité, Bruno Le Maire a arbitré, à la demande de la Capeb, en faveur du maintien de la TVA à taux réduit sur les chaudières à très haute performance énergétique. L’augmentation de ce taux aurait envoyé un signal incompréhensible pour le pouvoir d’achat et l’activité" poursuit le communiqué, avant de citer son président Jean-Christophe Repon : "Pour la Capeb, ces Assises étant un point de départ. (...). Nous attendons donc avec impatience la suite des travaux pour que des mesures plus ambitieuses puissent être prises. L’enjeu est de taille. Seules ces TPE, qui représentent 95 % des entreprises du bâtiment, ont la capacité de le faire. Nous nous félicitons d’ores et déjà de voir la durée de l’expérimentation relative à la qualification chantier par chantier prorogée jusqu’à fin 2023 et d’avoir été entendus sur la nécessaire poursuite de ces Assises. Le travail ne fait que commencer."