Non moins de 167 candidatures ont été enregistrées cette année aux Awards de l'Innovation des salons du Bâtiment. Parmi elles, 82 ont été nominées par un jury de 43 experts. Mais seuls 27 lauréats ont été retenus. Dans la catégorie gros-oeuvre, les trois prix ont distingué des produits issus du recyclage.
Bat’Ipac a non seulement obtenu la médaille d’or dans la catégorie gros oeuvre, mais a également obtenu le prix du grand jury le 4 juillet dans la catégorie « Transformer les méthodes » pour son panneau de construction isolant et structurel, Ipac, fabriqué en carton recyclé. Et en effet, il s’agit bien d’une belle manière de transformer les méthodes ! Comme l’indique Jean-Michel Audivert, directeur commercial à DS Smith packaging, leader européen dans la fabrication du carton et partenaire de la start-up, ce produit est une « innovation de rupture », championne en termes de développement durable et d’économie circulaire.
D’autant qu’Alain Marboeuf, président de Bat’Ipac, ne néglige pas non plus l’impact sociétal de son produit, s’appuyant sur des structures d’insertion sociale pour sa fabrication. Ipac, issu de matières recyclées, est également parfaitement recyclable.
Les panneaux, d’une densité de 91 kg/m³ pèsent 28,61 kg/m² pour une épaisseur de 200 mm. Son λ de 0,03 W/mK donne une résistance thermique R de 6,66 m².K/W pour une épaisseur de 200 mm. Le matériau offre un déphasage thermique de 15 heures pour 200 mm. Les panneaux, constitués de carton alvéolés, sont revêtus de 2 mm d’Akilux ignifugé (poids : 280 g/m²). Ipac est disponible en panneaux structurels isolants porteurs en façade, en panneaux structurels isolants pour cloisons intérieures, en panneaux isolants pour doublage de cloisons intérieures et en panneaux isolants pour doublage de murs extérieurs. Pour en savoir un peu plus, vous pouvez redécouvrir notre article du 19 avril sur Bat'Ipac.
Laurent Noca, co-fondateur de CCB Greentech © Emilie Wood
Parmi les nominés, nous avons également remarqué CCB Greentech (Carbon Capture Buildings), une startup qui fabrique du granulat de bois pour réaliser des panneaux structurels en béton de bois TimberRoc. Laurent Noca, co-fondateur, a indiqué que la société avait cherché au départ à valoriser les chutes de bois de scierie. En substituant au gravier du granulat de bois dans le béton, on obtient un matériau qui contient 80% de bois en termes de volume et dont le bilan carbone est négatif (- 72kg CO2/m² selon la FDES récemment obtenue par la jeune entreprise). « On peut envisager des bâtiments en R+3 avec le béton de bois TimberRoc, et à des fins de façades jusqu’à 28 mètres de haut. En fait, notre solution a une résistance mécanique égale à celle d’un parpaing, et son champ d’utilisation est assez proche. » CCB Greentech a déjà réalisé 70 bâtiments avec le béton de bois TimberRoc et espère obtenir encore plus de visibilité sur le salon.
© Knauf
L’argent a été attribué à Knauf pour son nouvel isolant à la fois biosourcé et issu du recyclage Knauf Thermasoft Natura. Destiné à l’isolation thermique par l’intérieur, le Thermasoft Natura est composé à 25% de fibres de lin, 25% de fibres de jute et 50% de fibres de coton. Les fibres de jute et de coton sont issues de recyclage de sacs de transport pour les fibres de jute et de vêtements et textiles pour les fibres de coton. Le lin est issu de cultures du nord de la France. Thermasoft Natura est certifié par l’Acermi avec un λ = 0.038 W/(m.K).
© Soprema
Toujours dans la catégorie gros-oeuvre, le bronze est revenu à Soprema pour sa nouvelle isolation en ouate de cellulose à la fois biosourcée et issue du recyclage : UniverCell Cristal. Soprema a en effet découvert une nouvelle source de cellulose pour son nouveau produit isolant en ouate de cellulose UniverCell Cristal : la glassine. La glassine est le papier enduit de silicone, support des rouleaux d’étiquettes autocollantes. Soprema récupère la glassine auprès des industriels gros consommateurs d’étiquettes autocollantes, la broie, la défibre et fabrique de la ouate de glassine, un excellent isolant thermique et acoustique qui génère peu de poussière à la pose. L’Europe produit 500 000 t de glassine par an. Jusqu’à présent, elle était brûlée ou enfouie. Soprema organise actuellement les circuits de collecte.