Bosch instruments de mesure, créée il y a 4 ans, est devenue une division à part entière. Elle essaie de se démarquer en proposant de l’innovation à sa clientèle, dont la cible demeure les entreprises artisanales.

Pourquoi avoir créé une division « instruments de mesure » ? « Le but était de séparer cette activité des autres, essentiellement pour des questions d’ingénierie », explique Nicolas James, responsable marketing.

 

En effet, les outils de mesure fonctionnent à base d’électronique et non de mécanique, comme l’ensemble des outils électroportatifs. Des ingénieurs spécialisés en électronique ont donc été recrutés au sein de la division qui possède ses propres usines de fabrication (Allemagne, Europe de l’Est et Malaisie).

 

Le rachat de la société américaine CST/Berger (filiale appartenant au groupe Stanley) il y a 4 ans a permis de proposer une offre étendue, à l’attention des géomètres et des entreprises de Travaux publics.

 

Mesure, mise à niveau et détection

 

« Notre offre produits concerne trois usages principaux : la mesure, la mise à niveau et la détection » explique Nicolas James. L’offre qui comprend 70 produits environ joue la carte de transversalité grâce à la synergie entre les gammes grand public et professionnelle.

 

Dans le domaine de la mesure, les télémètres lasers occupent une place importante. Ils ont supplanté les télémètres à ultrason, moins précis, en offrant des résultats fiables jusqu’à 250 m (1 mm d’écart). Surfaces, volumes, figures de Pythagore peuvent être calculés de façon très simple. Mieux, ces produits peuvent mesurer à la fois des distances et des inclinaisons, fort utiles pour les agenceurs, cuisinistes, plaquistes…

 

Autre domaine, celui de la mise à niveau qui représente 60 % du marché des instruments de mesure. « C’est le plus gros marché car le domaine d’application demeure le plus vaste » résume Nicolas James. Le secteur de la mise à niveau concerne en effet tous les professionnels : maçons, plaquistes, électriciens, plombiers, agenceurs, carreleurs et géomètres (routes).

 

Vers des applications numériques

 

C’est donc un marché également fort bataillé par les fabricants qui doivent faire montre de créativité pour s’imposer. Bosch a récemment mis au point un laser de sol, qui détecte rapidement tous les défauts de planéité et offre une lecture précise de la déviance (en mm, de la bosse ou du creux par rapport au point de référence).

 

Quant au secteur de la détection, il se développe très rapidement face à la demande du marché de l’efficacité énergétique. Seule la détection de matériaux ne « décolle» pas encore en raison de l’attitude des professionnels, peu habitués à vérifier le contenu des parois qu’ils souhaitaient percer.

 

Quel avenir pour cette division ? Le fabricant parie sur les applications numériques via les smartphones et les tablettes. Ainsi, à partir d’une simple photo prise sur le chantier, l’utilisateur pourra intégrer toutes les cotes et mesures souhaitées. Ces données pourront ensuite être envoyées sur un ordinateur qui les analysera afin que l’entreprise établisse un devis. 

 

Des baisses de prix de 30 %

 

« Ces applications pourront être connectées à terme sur nos appareils » précise le responsable marketing. Le fabricant devient-il trop précurseur dans son domaine ? « Nous avons fait des études de marché et savons qu’il n’y a pas de frein technologique car les utilisateurs sont toujours dans la recherche de gain de temps ». « En fait, plus on parlera de ces applications et plus, elles se développeront » pronostique Nicolas James.

 

De fait, la démocratisation des outils a permis de diminuer les prix d’environ 30 % grâce à la création d’un marché de masse. Résultat : les prix abordables de ces outils surprennent encore les pros toujours enclins à les surestimer. Le laser de sol de dernière génération vendu à 399 euros HT en est un exemple…

 

 

Source : batirama.com / Fabienne Leroy