Cette étude a été réalisée sur un échantillon de plus de 2000 personnes représentatives de la population française sur l'ensemble du territoire français. C'est l'entreprise spécialiste des sondages OpinionWays qui a effectué l'étude pour le compte de l'entreprise Teksial (mieux connue du grand public par le nom de sa plateforme Monexpert-renovation-energie.fr). Les interviews ont été réalisés entre le 16 et le 21 septembre 2022.
Jean-Baptiste Devalland, directeur de Teksial - monexpert-renovation-energie.fr et Frédéric Micheau, directeur général adjoint d'OpinionWay.
"Il s'agit d'un échantillon deux fois plus important que les échantillons classiques, ce qui permet une plus grande fiabilité de l'étude, d'une part, mais aussi la possibilité de faire des analyses plus fines sur certaines régions, ou certains groupes," précisait Frédéric Michau, directeur général adjoint d'OpinionWays. En effet sur un échantillon de cette taille, la marge d'incertitude est de 1 à 2,2 points au plus.
L'étude montre une véritable prise de conscience de l'importance de la rénovation énergétique pour la majorité des Français : 51 % des personnes interrogées estiment nécéssaire d'effectuer des travaux dans leur logement. C'est la première fois depuis 8 ans que le cap des 50% est franchi sur cette question.
Sans surprise, ils déclarent un montant moyen de factures d'énergie plus important que l'an dernier (192€/mois ou 2304€/an, environ 100€/an de plus que l'an dernier). Les personnes interrogées déclarent également à 46% ressentir souvent ou de temps en temps le froid dans leur logement malgré l'utilisation du chauffage (soit 10 % de plus que l'an dernier). Nouvelle question cette année, s'ils ont trop chaud dans leur logement en été. Après cet été caniculaire, ils sont 62% a répondre par l'affirmative (24 % souvent, 38% de temps en temps).
51% estiment que des travaux de rénovation énergétiques sont nécessaires (la question précisait, dans son intitulé, les types de rénovation suivants : "isolation des fenêtres, des murs, des sols, changement du chauffage etc."). Il s'agit d'un progrès par rapport à l'an dernier (+3 points). Leurs attentes à l'égard des travaux ? Pour la majorité, ce sont surtout les économies réalisées sur la facture d'énergie qui motivent (49%), ou la perspective d'une réduction de la consommation énergétique (41%). Seuls 27% mentionne davantage de confort et 19% un logement plus respectueux de l'environnement.
Dans une autre question entrant plus en détail sur la réalisation de travaux, on note que 54% des Français avaient réalisé au moins un type de travaux il y a moins de 10 ans et 50% en envisagent au moins un dans les deux prochaines années : 28% changer les fenêtres, 27% isoler les combles, 23% changer le système de chauffage, 21% installer des thermostats programmables, 16% changer le système de ventilation, 15% isoler les murs, 13% rénover complètement votre logement, 10% isoler le sol, 6% installer des panneaux solaires.
Malgré ce progrès de 6 points par rapport à l'an dernier, Jean-Baptiste Devalland, directeur général à Teksal, soulignait son inquiétude : "50% des personnes interrogées n'ont pas fait de travaux ces 10 dernières années et n'envisagent pas d'en faire. On est loin des objectifs nationaux en termes de rénovation des logements."
L'an dernier, parmi les personnes interrogées, les propriétaires affirmaient être prêts à financer à hauteur d'environ 4200€ (hors aides) la rénovation énergétique de leur logement. Cette année, ils sont prêts à investir 80% en plus, soit environ 7830€ à leur charge. Nul doute que l'inflation des coûts de l'énergie et la crainte de pénurie de gaz cette hiver, sans compter les injonctions gouvernementales à plus de sobriété, ont eu leur part à jouer dans cette prise de conscience des Français, qui sont maintenant prêts à investir davantage dans leur logement.
Le budget envisagé pour réaliser un audit énergétique a lui aussi augmenté 446€. Bien sur ce montant reste inférieur au coût moyen d'un audit énergétique (800€).
Les modes de financement envisagés sont principalement l'épargne personnelle (41%) et les aides publiques (27%). Seuls 26% des personnes interrogées auraient recours à un prêt pour financer ces travaux.
En ce qui concerne les locataires, on note que 64% d'entre eux accepteraient une augmentation de loyer en contrepartie de la réalisation de travaux de rénovation énergétique dans leur logement. L'augmentation moyenne envisagée est de 29€/mois, soit 348€ en moyenne.
Parmi les freins les plus importants à la rénovation, on peut citer en premier lieu la méconnaissance des aides, mais aussi celle de la performance énergétique de son logement. En effet, 53% des personnes interrogées ne connaissent pas l'étiquette énergétique de leur logement.
61% des Français n'étaient pas en mesure de citer une aide financière permettant de réaliser des travaux de rénovation. Bien que ce chiffre soit meilleur de 5 points que celui de l'an dernier, le frein reste important. Parmi les aides citées, ce sont les aides publiques qui sont le mieux connues (29%), MaPrimeRénov en tout premier, tandis que les aides fournisseurs (Prime énergie) ne sont que très peu connues (6%).
Autre frein : 68 % des personnes interrogées n'envisagent pas de recourir à un prêt bancaire. "C'est pourtant la combinaison de l'épargne personnelle et des aides qui rendent les travaux de rénovation énergétique envisageable," s'inquiète M. Devalland.
Le directeur de Teksial / monexpert-renovation-energie.fr souhaiterait que les aides à la rénovation énergétiques soient augmentées, que le système des aides, trop complexe et changeant, soit simplifier et que l'isolation des bâtiments soit privilégiée. "Il n'y a pas d'interêt à installer une pompe à chaleur dans une passoire thermique," précise-t-il.
"La sobriété énergétique, c'est bien, mais la rénovation énergétique, c'est mieux", a conclu Jean-Baptiste Devalland.