Selon une étude publiée par Moody's, "la forte augmentation des énergies renouvelables a eu un profond impact négatif sur les prix de l'électricité et la compétitivité de la génération thermique en Europe.
Des entreprises qui étaient jusque là considérées comme stables ont vu leurs modèles d'affaires gravement perturbés", souligne l'agence de notation.
Si les énergies renouvelables restent encore globalement plus chères que les centrales thermiques (gaz, fioul, charbon...), leur coût de fonctionnement est très faible alors qu'il faut pour leurs concurrents thermiques brûler de coûteux carburants fossiles.
Conséquence, les 100 gigawatts de puissance d'électricité renouvelable installée en Europe depuis 2006 "ont en pratique remplacé des capacités thermiques traditionnelles, et réduit les prix et les écarts de prix de l'électricité de gros", note Moody's.
En ajoutant l'effet de la crise économique sur la consommation de courant, "le gros du marché européen se retrouve en surcapacité" ou du moins avec une marge de manoeuvre électrique accrue, estime l'agence.
En France, EDF mais aussi l'Allemand EON projettent actuellement des fermetures de centrales à charbon vieillissantes - les plus polluantes - en avançant notamment qu'elles ne sont plus rentables du fait de la concurrence du nucléaire d'une part et des renouvelables de l'autre.
Même si le stockage de l'électricité pourrait s'améliorer, Moody's note néanmoins que des centrales thermiques "flexibles", c'est-à-dire pouvant être rapidement déclenchées pour produire du courant, "seront nécessaires pour satisfaire la demande quand les renouvelables produiront moins".
Mais ces centrales de pointe nécessiteront des prix plus élevés qu'actuellement et, "sauf si les opérateurs mettent en sommeil ou ferment de vieilles centrales, cet équilibre sera très lent à se matérialiser", observe l'agence.
Une autre solution serait de mettre en place des marchés dits de capacité (où la puissance installée est rémunérée et pas seulement la production), comme celui prévu en France par la loi Nome. Mais Moody's relève qu'ils entraînent des coûts supplémentaires que les Etats pourraient avoir du mal à supporter avec la crise.
Source : batirama.com / AFP