Les dix collectivités, qui étaient déjà associées depuis 2016 sous la bannière Réseau National des Collectivités mobilisées Contre le Logement Vacant (RNCLV), comptent notamment la ville de Paris et les métropoles de Lyon, Lille et Strasbourg dans leurs rangs. Le réseau à décidé lors de son assemblée générale lundi 14 novembre de changer de nom pour devenir "Agir contre le logement vacant."
Les villes de Rouen et Ajaccio, la métropole de Grenoble, le département de la Meuse et la communauté de commune Ardennes-Thiérache figurent également parmi les membres fondateurs de l'association, qui se présente comme "ouverte" à d'autres membres et apolitique. "On sera plus forts en étant plus nombreux", a pointé Philippe Stephan.
Les 10 membres fondateurs de l'association réuni le 14 novembre à Strasbourg. © Jacques Baudrier / Twitter
"Aujourd'hui les aides proposées aux propriétaires pour mettre en location des logements vides ne sont pas assez attractives, et ne permettent donc pas de capter ces logements", a exposé la première présidente de l'association, Suzanne Brolly, par ailleurs vice-présidente de l'Eurométropole de Strasbourg. "Aujourd'hui, on atteint la limite du système", a-t-elle ajouté, en référence au dispositif Loc'Avantage, entré en vigueur le 1er mars, et qui propose aux propriétaires une réduction d'impôts s'ils proposent à leurs locataires un loyer inférieur aux prix du marché immobilier.
"Beaucoup d'expérimentations ont été réalisées, nous voulons accélérer et améliorer le processus", a complété Suzanne Brolly. "Nous voulons que les collectivités soient associées quand des aides sont créées, pour vérifier qu'elles correspondent bien aux besoins des territoires." "La mobilisation du parc privé, c'est un moyen de répondre de manière immédiate aux besoins du territoire", a souligné Suzanne Brolly, rappelant que 24.000 personnes sont en attente d'un logement social sur la seule métropole de Strasbourg.
L'association prévoit également de militer pour rendre plus attractifs les dispositifs de rénovation énergétique de logement, alors que la loi interdit la mise en location de certains logements, les plus énergivores, à partir du mois de janvier. "Aujourd'hui, ça coute moins cher d'aller consommer des terres agricoles et de bâtir du neuf que d'aller rénover du patrimoine bâti, on souhaite inverser cela", a poursuivi la présidente de l'association, pointant le risque de dégradation de l'habitat existant et évoquant l'effondrement de deux immeubles à Lille samedi.
"Les dispositifs existants ne sont pas toujours adapté, je pense au dispositif Denormandie par exemple, qui n'a pas eu beaucoup de succès alors qu'il pourrait permettre de remettre des biens sur le marché. On aurait besoin de le rendre plus sexy pour le généraliser, sinon il va rester anecdotique", a abondé Philippe Stephan, maire adjoint de Roubaix, collectivité également fondatrice de l'association.