Il extorquait des promoteurs à Marseille, sa peine a été réduite en appel

Il extorquait des promoteurs à Marseille, sa peine a été réduite en appel

Un gérant de sociétés marseillais condamné à 3 ans de prison ferme en première instance pour avoir extorqué des promoteurs immobiliers en multipliant les recours contre leurs permis de construire a vu sa peine réduite.




Gérard Haddad, 56 ans, s'est vu infliger par la cour d'appel d'Aix-en-Provence une peine de 18 mois de prison, à purger sous le régime de la détention à domicile sous surveillance électronique, ainsi qu'une amende de 100.000 euros, contre 45.000 euros lors du jugement du tribunal correctionnel de Marseille en octobre 2021.

 

La cour l'a en effet relaxé pour la très grande majorité des faits d'extorsion qui lui étaient reprochés, tout en requalifiant en escroquerie les faits dont a été victime un promoteur.

 

Gérard Haddad était initialement poursuivi avec son frère Albert Haddad, un médecin généraliste décédé en juillet 2021. Les parties civiles, au nombre de 23, étaient aussi bien des grandes entreprises, telles que Bouygues ou Kaufman et Broad, que des petits promoteurs, contre qui les deux hommes déposaient des recours devant le tribunal administratif.

 

Si certains avaient refusé toute négociation, le juge d'instruction avait recensé 19 protocoles passés avec les frères Haddad, leur ayant rapporté un total de 2,2 millions d'euros. Beaucoup de promoteurs préféraient en effet transiger plutôt que voir leur projet bloqué par une procédure administrative.

 

"Plus jamais Marseille !", avait témoigné un promoteur durant l'enquête, certains qualifiant ces recours de "crapuleux". Les projets se trouvaient en effet retardés, en raison du refus des banques d'accorder des garanties financières d'achèvement ou de remboursement à des projets dont les permis de construire n'étaient pas purgés de tout recours, ont expliqué les parties civiles.

 

Gérard Haddad s'était toujours présenté comme un Robin des Bois en guerre contre la défiguration de Marseille par la multiplication d'opérations immobilières qu'il jugeait "moches".

 

Son défenseur, Me Pierre Ceccaldi, s'est félicité de cette décision : "Il est rassurant de voir que la justice ne considère pas qu'un recours devant le tribunal administratif puisse constituer une forme de racket', a-t-il déclaré à l'AFP.




Source : batirama.com & AFP / Photo de Marseille © Christel de Pixabay

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