"La temporalité de la politique publique n'est pas celle de la réalité de nos métiers et des syndics de copropriété en France. Il va falloir le comprendre!", a affirmé Loïc Cantin, le nouveau président de la principale organisation patronale du secteur.
Pour mener à bien des travaux en copropriété, les étapes sont nombreuses et fastidieuses, ce à quoi s'ajoutent des délais importants entre le vote des travaux et leur lancement. "En France, une simple intervention d'isolation thermique par l'extérieur, pour y parvenir, le délai moyen est de 18 mois", a déclaré Loïc Cantin, sur la base des retours des adhérents de la Fnaim.
En cause notamment, le manque de professionnels habilités dans le bâtiment. "Vous le savez tous, le marché des prestataires dans le bâtiment est un marché encombré. Quel Français n'a pas connu de difficultés pour trouver un couvreur, un maçon, un plombier, un électricien?", interroge Loïc Cantin. Dans ces conditions, le calendrier de l'interdiction progressive des logements très énergivores est "intenable", a-t-il martelé, faisant écho à un grief récurrent de la Fnaim.
Depuis le 1er janvier, les logements consommant plus de 450 kilowattheures par mètre carré et par an ne peuvent plus être loués, afin d'inciter leurs propriétaires à les rénover. Suivront, en 2025, l'ensemble des logements étiquetés G pour leur performance énergétique, puis les F en 2028 et les E en 2034.
Mais ce calendrier n'est pas cohérent avec celui édicté par le gouvernement pour la rénovation des copropriétés, a assuré Loïc Cantin. Dans les immeubles de plus de 15 ans, les syndics des copropriétés de plus de 200 lots ont l'obligation, depuis le 1er janvier, d'élaborer un projet de plan pluriannuel de travaux. Une obligation qui va progressivement être étendue aux plus petites copropriétés d'ici à 2025. Trop court pour entrer dans les clous de l'interdiction de louer les passoires thermiques, dénonce la Fnaim, qui réclame de longue date la suspension de cette interdiction dès lors qu'un plan pluriannuel de travaux est engagé.