Bruno Le Maire doit s'entretenir avec M. Villeroy de Galhau, au moment où la hausse des taux d'intérêt pèse sur le marché immobilier en restreignant les conditions d'accès au crédit. Seront évoquées les possibles dérogations aux règles selon lesquelles les banques ne peuvent prêter qu'à condition que le taux d'effort, c'est-à-dire le montant total des dépenses liées à l'habitation rapporté aux revenus, ne dépasse pas 35%, et pour 25 ans maximum (ou 27 ans en cas de travaux préalables à l'emménagement). Elles peuvent le faire pour 20% des crédits, à condition que ces dérogations concernent essentiellement l'acquisition d'une résidence principale et visent dans un tiers des cas à soutenir des primo-accédants.
"Chaque chose en son temps" a réagi le gouverneur, rappelant que la décision appartenait au Haut conseil de stabilité financière (HCSF) qui se réunit en juin. "Il y a une chose certaine c'est que nous n'allons pas pousser au surendettement des Français, parce que la vraie crise sociale elle serait là", a-t-il poursuivi.
Sur le taux d'usure, un taux maximum destiné à protéger les emprunteurs mais accusé d'empêcher les banques de prêter, le gouverneur a affirmé que "c'est ce qui explique que le taux du crédit immobilier soit en France plus faible" que chez les voisins, sans s'exprimer sur un changement plus pérenne des règles. Le taux d'usure a été assoupli, recalculé tous les mois au lieu d'une fois par trimestre. Mais Bruno Le Maire a affirmé que les autorités allaient "étudier la possibilité de prolonger ce dispositif", supposé prendre fin en juillet.
Sur le Livret A, le gouverneur a par ailleurs affirmé qu'il ferait en juillet une recommandation au ministre sur le taux de rémunération, en tenant compte "de l'intérêt des épargnants et des emprunteurs". M. Le Maire avait affirmé plus tôt dans la semaine que sa "première responsabilité, c'est de protéger l'épargne des Français", suggérant le souhait de voir ce taux augmenter.
Le gouverneur de la Banque de France et le ministre de l'Economie ont la possibilité de déroger à la règle de calcul, déterminée en prenant compte de la hausse des prix et des taux interbancaires, auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme.