"Dépenser plus de 7 millions d'euros pour démolir des logements habitables alors que l'on déplore leur pénurie, c'est faire table rase du patrimoine du XXe siècle, qui est le nôtre", proteste l'architecte qui a réalisé le ministère de l'Economie et des Finances.
Le permis de démolir de ce bâtiment de 82 logements, restauré il y a peu, a été accordé le 14 janvier, comme l'indique un panneau de la communauté d'agglomération Evry Centre Essonne apposé sur l'immeuble.
Alors que l'ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine) "présente sa démolition comme une nécessité, les opposants sont nombreux à prouver le contraire et la plupart des grands prix d'architecture d'urbanisme et du paysage se sont prononcés à ce jour pour la préservation de l'immeuble", écrit Paul Chemetov.
Cet été, plusieurs architectes de renom (Jean Nouvel, Dominique Perrault, Rudy Ricciotti...) s'étaient insurgés contre la démolition prochaine de cet immeuble dans une pétition intitulée "Faut-il démolir le patrimoine du XXe siècle?".
A l'époque, le maire UMP de Courcouronnes, Stéphane Beaudet, également vice-président de la communauté d'agglomération Evry-Centre-Essonne, avait estimé que la pétition traduisait un "corporatisme puant".
"L'immeuble n'est pas insalubre. Sa démolition - qui doit intervenir en 2013 - fait partie d'un choix d'aménagement afin de créer 850 logements sociaux à terme", avait déclaré le maire.
Source : batirama.com / AFP