Il s'agit d'un projet commun que s'apprête à monter ensemble les grands groupes industriels de la région Grand Ouest, afin de réduire les gaz à effet de serre émis sur leurs sites de productions. Ainsi, Elengy, expert du gaz naturel liquéfié (GNL), GRTgaz, 2e transporteur européen de gaz, Heidelberg Materials et Lafarge, deux leaders de l'industrie des matériaux (ciment, granulats et BPE), Lhoist, producteur de chaux et autres minéraux, et TotalEnergies, producteur et fournisseur multi-énergies, ont annoncé le lancement du projet de décarbonation Grand Ouest CO2, aussi appelé GOCO2.
Le projet a pour objectif de faciliter le captage du CO2 sur les sites industriels, son acheminement par canalisation jusqu'au terminal d'export maritime de Saint-Nazaire à destination des zones de stockage géologique permanent, pour une capacité estimée à 2,6 millions de tonnes par an à horizon 2030.
Le projet est bien évidemment soutenu par la Région des Pays de la Loire, ainsi que par le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire. Une "démonstration de la volonté de partenaires industriels de s’unir pour jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement climatique", indique Jacques Chanteclair, directeur général de Lhoist Europe du Sud.
Pour rappel, le stockage géologique consiste à injecter du CO2 dans un sous-sol profond. La procédure, réalisée en suivant des protocoles techniques et de sécurité stricts. Une vingtaine d'installations de piégeage du CO2 existent dans le monde. A l'heure actuelle, le lieu exact du stockage géologique de ce projet précis est encore à l'étude.
"GOCO2 est aujourd'hui le projet de décarbonation le plus important de l'Ouest de la France en volume de CO2 capté et transporté. Il pourrait à terme transporter et exporter jusqu'à 4 millions de tonnes par an de CO2 en 2050, soit plus de 75% des émissions industrielles du Grand-Ouest de la France à cet horizon.
François Pétry, directeur général de Lafarge France, s'enthousiasme : “GOCO2 permettra à l’usine Lafarge de Saint-Pierre-la-Cour de franchir une étape décisive vers notre objectif Net Zero pour ce qui concerne les émissions CO2 résiduelles alors que l’ensemble des autres leviers industriels de décarbonation sont mis en œuvre. Le rôle moteur que nous entendons jouer dans ce projet stratégique, à la fois pour le Grand Ouest et pour le pays, témoigne de notre volonté et de notre engagement à décarboner à un rythme rapide notre industrie”.
Bruno Pillon, président des activités d'Heibelberg Materials, ajoute : “Ce projet est clé pour décarboner l’industrie du ciment et de la chaux dans le grand Ouest de la France. 2/3 des émissions de CO2 de l’industrie cimentière sont liées au process. Sans captage du CO2, pas de décarbonation du ciment. Plus de 90% des émissions captées grâce au projet sont des émissions non 'abattables' par d’autres alternatives technologiques que le captage de CO2. C’est un véritable projet de territoire qui va nous permettre de décarboner notre cimenterie d’Airvault dans les Deux-Sèvres dans laquelle nous venons d’investir 285 millions d’euros”.