Le salon Renodays a ouvert ce 12 septembre 2023, Porte de Versailles à Paris. C’est un lieu d’échange, plus qu’un salon. On y trouve tout l’univers de la rénovation des logements. Des industriels y présentent leurs solutions.
Des institutionnels, depuis l’Anah jusqu’à Effinergie, mettent en avant leurs rôles et leurs démarches. Les agrégateurs de CEE sont là.©PP
De nombreuses conférences sont prévues durant ces deux jours. ©PP
Mais surtout, au centre du salon, de larges espaces de rencontre et de discussion sont aménagés pour favoriser les échanges. Renodays est un nouvel animal, ni un congrès, ni un salon, mais un peu des deux quand même. C’est surtout le test d’une nouvelle formule, destinée à optimiser les échanges autour d’un thème précis, celui de la rénovation des logements.
En arrivant, après le café de rigueur tout de même, nous avons pris l’allée de droite et entrepris le tour de cette nouvelle manifestation.
Premier arrêt sur le stand-ombrelle d’Uniclima, qui abrite également l’Afpac, l’AFCE, l’Association Française de la Ventilation, l’Association Energies & Avenir, … Toutes ces organisations défendent l’idée d’une rénovation exigeante, mais par étapes. Soulignant que la rénovation globale en une seule fois rencontre des obstacles techniques et financiers et ne permettra pas d’atteindre les objectifs de rénovation en volume auxquels la France a souscrit. Traduction, ces organisations craignent que le changement de rôle de l’Anah – annoncé, mais sans contenu précis pour l’instant – qui poussera la rénovation globale et, dans ce cadre, gèrera directement elle-même à la fois MaPrimeRénov’ et les CEE, ne se traduise simultanément par un assèchement des moyens financiers pour la rénovation par étapes et par de nouveaux délais.
L’idée d’une rénovation par étape est parfaitement logique. Encore faut-il l’encadrer sérieusement : une étude préalable qui décrit précisément les étapes à réaliser, un suivi des opérations dans le temps, étape par étape, on parle ici de 10 à 15 ans, …
L’Afpac, pour sa part, défend l’idée que remplacer une chaudière par une pompe à chaleur, en temps que premier geste de rénovation, prend tout son sens si le but est la décarbonation. Nous avions d’ailleurs décrit cette proposition. L’association Energies & Avenir, qui défend l’intérêt de la boucle à eau chaude, prône la même démarche par étape.
Jean-Paul Ouin, délégué général d’Uniclima, défend quant à lui, les solutions de chaleur renouvelables, comme le solaire thermique et le bois énergie, qui, en association ou à la place des pompes à chaleur, contribuent efficacement à la décarbonation. Il rappelle aussi qu’on ne parle pas assez de l’eau chaude sanitaire et dit « oui à la décarbonation, mais restons pragmatiques avant tout ». Traduction, on ne pourra pas mettre des pompes à chaleur partout et il ne faut pas oublier les autres solutions possibles.
Uniclima profite de Renodays pour faire un point sur le marché du chauffage et de l’eau chaude sanitaire au 1er semestre 2023. Ce n’est pas réjouissant. La construction neuve chute, on le savait déjà. Mais, ce qui est nouveau selon Uniclima, c’est le fait que la rénovation chute aussi. Globalement, indique Uniclima, l’analyse du marché du chauffage à eau chaude montre un recul de 22% des ventes de générateurs de chauffage central à eau chaude au 1er semestre 2023, par rapport à la même période de 2022. Par rapport à 2022, les ventes de générateurs de chauffage central à eau chaude ont baissé de 92.000 pièces au 1er semestre 2023. C’est beaucoup.
Voici ce que ça donne dans le détail :
Matériels | Tendance 1er semestre 2023/2022 | Remarque |
Pompes à chaleur air/eau | - 5 % | Suppression des bonus au 1er avril et au 1er juillet 2023 |
Chaudières < 70 kW | - 30 % | |
Chaudières > 70 kW | - 50 % | |
Brûleurs | - 30 % | Baisse de la rénovation |
Radiateurs | - 20 % |
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Pompes à chaleur air/air | + 20 % | Rattrapage par rapport à la baisse de l’année précédente (- 18 % au 1er semestre 2022 par rapport à 2021) |
Uniclima souligne que l’analyse des données « Coup de pouce » sur les travaux engagés pour l’installation de pac air/eau et eau/eau montre que la rénovation a baissé de 25% au second trimestre 2023 par rapport au second trimestre 2022. Bref, il n’y a pas de quoi se réjouir.
Deuxième arrêt, le stand Vaillant- Saunier Duval.
Le groupe Vaillant affiche une stratégie bien claire en rénovation : contribuer à remonter la performance au moins jusqu’au niveau D du DPE grâce à des solutions hybrides, qui rassemblent pompe à chaleur plus chaudière gaz à condensation. ©PP
Dans cette stratégie, la marque Vaillant s’oriente davantage vers le collectif, tandis que Saunier Duval vise les solutions individuelles.
En collectif, Vaillant dispose de chaudières murales jusqu’à 120 kW de puissance unitaire et des pompes à chaleur air/eau Arotherm Plus au R290, cascadables jusqu’à 7 générateurs, soit 100 kW de puissance totale. Mais voilà, en rénovation, le problème est où mettre ces pac air/eau. Le groupe Vaillant dispose également de modèles de pac eau gycolée/eau et eau/eau qui peuvent répondre à cette difficulté.
Les chaudières murales gaz Vaillant à condensation sont équipées de brûleurs à prémélange. Ce qui signifie que le rendement est plus important à charge partielle qu’à puissance nominale. Traduction, si vous avez besoin d’une puissance de 120 kW, il est plus intéressant de la fractionner entre deux ou trois chaudières de 60 ou de 40 kW et de les faire fonctionner aussi longtemps que possible à charge partielle, de manière à optimiser leur rendement annuel.
Vaillant propose d’ailleurs des solutions de régulation intelligentes et connectées pour piloter ses nouvelles chaufferies hybrides et développe tout un programme de formation, d’aide à la mise en service, puis de soutien à la maintenance et à l’exploitation de ses nouveaux régulateurs de manière à ce que les installateurs et les entreprises de maintenance en tirent le meilleur parti.
Les régulateurs collectent les données de fonctionnement des chaufferies – avec l’autorisation préalable de leur propriétaire -, Vaillant stocke les données sur des serveurs sécurisés, puis les restitue à l’exploitant, soit en ouvrant ses API (Interface de programmation) pour les exploitants les plus calés en informatique, soit sous forme de tableaux de bord directement utilisables.
Enfin, Vaillant, tout en déplorant qu’il y ait de moins en moins d’acteurs en solaire thermique, continue de fabriquer des panneaux et des systèmes solaires thermique. Le groupe a opté depuis longtemps pour des solutions auto-vidangeables qui règlent le problème de la surchauffe et de la dégradation du fluide du circuit solaire primaire. Vaillant enregistre d’ailleurs un fort regain d’intérêt en faveur du solaire thermique depuis deux ans. Le marché aussi avec 22% de croissance des CESI (chauffe-eau solaire individuel) et une nette augmentation des ventes de capteurs solaires thermiques en collectif.
Demain, nous serons encore à Renodays.