Ce matin, mardi 26 septembre, Agnès Pannier-Runacher a précisé au cours d’une conférence de presse téléphonique le déroulement de la planification énergétique pour ce qui concerne son Ministère de la Transition énergétique.
Elle a rappelé qu’il s’agissait de faire de la France le premier pays industriel qui sortira des énergies fossiles et atteindra la neutralité carbone.
La stratégie du gouvernement "repose sur quatre leviers qu’il est absolument nécessaire de conjuguer pour tenir notre stratégie carbone".
Tout cela devra être mise en musique par "une loi énergie et plusieurs décrets sur la PPE (Programmation Annuelle de l’Energie) et la SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone)". Ces décrets intègreront, précise-t-elle, "une large partie des 100 propositions des groupes de travail lancés en janvier dernier".
L’accélération du développement de l’éolien en mer sera poursuivie. Tandis que la croissance de l’éolien terrestre conservera son rythme actuel et que le photovoltaïque devrait se développer fortement. ©PP
"Les grands acteurs doivent faire les efforts les plus importants. C’est une question de justice sociale", dit la Ministre. Par grands acteurs, elle entend l’Etat, les collectivités territoriales et les entreprises du CAC 40.
Elle a notamment cité le développement des véhicules électriques, l’accélération de la rénovation énergétique et du déploiement des pompes à chaleur.
A propos de pompes à chaleur, le Président de la République a décidé qu’il faudrait en fabriquer 1 million par an en France d’ici 2027 lors de son interview télévisée dimanche 24 septembre.
Combien la France en fabrique-t-elle pour l’instant ? Nous connaissons quelques usines significatives, comme de celle de Vaillant-Saunier Duval à Nantes, celle d’Atlantic à Billy Berclot – citée par la Ministre qui révèle qu’Atlantic est en train d’y doubler la capacité de fabrication des pompes à chaleur -, celle d’Intuis et une bonne demi-douzaine de plus petits fabricants, comme Arkteos.
Combien en fabriquons-nous réellement en France ? Nous avons demandé à l’Afpac qui a répondu 170.000 unités extérieures et 250.000 unités intérieures. ©PP
Pour atteindre 1 million de pac par an d’ici 2027, il faudrait donc multiplier la production par 8 et non par trois, comme l’indique le gouvernement. La pac, c’est vraiment l’unité extérieure. L’unité intérieure, c’est un échangeur à plaques, un ballon d’ECS, une régulation, une ou deux pompes et une panoplie hydraulique. Donc, l’effort requis est nettement plus significatif qu’annoncé par le gouvernement. Surtout qu’il entend aussi développer la fabrication française des principaux composants des pac, notamment des compresseurs.
Le reste du discours de la Ministre était un mélange d’incantations – "Nous refusons de subir la transition écologique et au contraire, nous mettons tout en œuvre pour qu’elle soit une opportunité pour le quotidien des français, pour les emplois dans nos territoires, pour l’indépendance de la France" - et d’agenda : présentation du budget de son ministère mercredi 27 septembre, deux lois dont une pour "reprendre le contrôle sur les prix de notre électricité", un grand colloque sur la sobriété énergétique et ses nombreux bénéfices le 12 octobre, participation de la ministre à la COP 28, …
Bref, il faut attendre le budget 2024, notamment les aides publiques au financement de la rénovation énergétique, la concrétisation de l’évolution des missions de l’Anah, la PPE, la SNBC, etc.
Pour l’instant, tout cela manque encore de précisions.