La préfecture de Seine-Saint-Denis a ainsi annoncé une réunion mensuelle avec des entreprises du bâtiment agissant sur le département dans le cadre de la rénovation urbaine.
Objectif : prévenir et suivre les agressions et le racket dont elles peuvent être victimes. Cette réunion regroupera des représentants du cabinet du préfet, du parquet, du conseil général, des services de police et des entreprises.
"On est à l'écoute des entreprises sur ce sujet, c'est l'une de nos priorités. Mais pour cela, il faut qu'elles nous fassent remonter les infos", a-t-on indiqué à la préfecture à l'issue d'une réunion qui rassemblait le préfet, la procureure de la République de Bobigny mais aussi des professionnels du BTP et des bailleurs sociaux.
La préfecure avait été convoquée après une série d'incidents survenus sur des chantiers dans le département, qui avaient poussé des entreprises à dénoncer le racket dont elles étaient victimes, notamment de la part de pseudo-sociétés de gardiennage.
Ces sociétés sont accusées de proposer des prestations de gardiennage fictives, en les menaçant de représailles ou de dégradations, ce que beaucoup d'entreprises accepteraient pour éviter de perdre des marchés ou du matériel.
Deux ouvriers avaient été blessés par balle le 18 février sur un chantier de rénovation urbaine dans la cité des Poètes à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), par un tireur casqué. Un an plus tôt, l'entreprise avait refusé de céder au racket d'une pseudo-société de gardiennage.
La première tranche de ce chantier dans la cité des Poètes avait déjà été marquée par une affaire de racket. Quatre personnes du quartier ont été mises en examen en mars 2011 pour extorsion, placées en détention provisoire puis libérées.
L'entourage du ministre délégué à la Ville, François Lamy, a admis l'existence de "vols par des groupes un peu mafieux" mais aussi de "racket", pour forcer l'embauche de personnes et que les travaux "perturbent des trafics, ce qui génère des tensions".
Dans le cadre du prochain plan de rénovation urbaine, le ministère travaille avec l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) pour renforcer les clauses d'insertion qui permettent d'embaucher du personnel local, a précisé l'entourage de François Lamy.
Source : batirama.com
A la demande de la Fédération du BTP 13, la Préfecture des Bouches-du-Rhône a initié un dispositif de prévention et de lutte contre le blocage des chantiers dit « Ras le vol » en 2004.
Il vise à sécuriser les chantiers de construction ou de rénovation urbaine où les entreprises et leurs personnels subissent des agressions qui entravent la bonne marche de leur activité. Depuis 2008, ce dispositif a été étendu par le ministère de l’Intérieur au plan national, et confirmé en janvier 2013 par Manuel Valls et le président de la FFB.
Selon la Fédération du BTP 13, le préjudice s’élève chaque année à 50 millions d’euros soit plus de 1% du chiffre d’affaires du secteur dans le 13. Le préjudice social n’est pas moins lourd puisque ce climat conduit parfois les entreprises à ne plus répondre aux appels d’offre sur certains territoires (notamment les ZUS).