Après un recentrage sur ses activités ciment, granulats & béton, Lafarge, présent dans 65 pays parie sur l’innovation afin de conforter son leadership. Il axe sa politique sur les défis de l’urbanisation…

Le groupe réalise 60 % de son chiffre d’affaires dans les pays émergents (il est présent dans 65 pays). « C’est la raison pour laquelle les pays sont aujourd’hui à la base de notre organisation » indique Bruno Lafont, président directeur général du groupe.

 

Si les coûts du groupe ont encore été réduits ces derniers mois afin d’accroître sa compétitivité, (3 millions d’euros), sa politique d’innovation devrait lui permettre d’enrichir son offre de solutions et de produits.

 

« Il s’agit d’une offre à très haute valeur ajoutée qui doit contribuer au défi de l’urbanisation » explique Bruno Lafont. « C’est inéluctable, reprend le responsable, car plus de la moitié de la population mondiale vit actuellement dans des villes et ce pourcentage atteindra 70 % en 2050 ».

 

70 millions d’urbains en plus par an

 

En effet, on compte 70 millions d’urbains supplémentaires chaque année, en sachant qu’un milliard de personnes n’ont pas de logements décents aujourd’hui (on en compterait 3 milliards en 2030).

 

« Ces défis de l’urbanisation engendrent d’autres besoins », ajoute le Pdg : ceux des équipements qui devront être construits (hôpitaux, stades, universités) et ceux des infrastructures permettant d’accéder aux villes (routes, ponts, transports…).

 

Enfin, ces besoins énormes de construction devront bien sûr tenir compte de la préservation des ressources (matériaux, eau, énergie).

 

Rendre les villes meilleures et abordables

 

« Nous devrons rendre les villes meilleures en les rendant plus abordables économiquement, plus compactes (proximité emploi, logement, équipements), plus durables, plus connectées (transports) et plus belles » résume le responsable.

 

« Cette nouvelle ambition du groupe se traduira par un objectif financier de 450 millions d’euros d’Ebitda additionnel (résultat avant impôts et amortissements) dans notre plan 2012-2015, dont 80 millions en 2012 » affirme Bruno Lafont. Selon le Pdg, « ce potentiel est illimité car ce montant de 450 millions d’euros n’est pas très important ».

 

Et 30 % de cet objectif doit provenir directement des nouveaux produits commercialisés (15 % proviendront de l’organisation interne du groupe et 25 % de segments spécifiques comme les routes, le logement abordable, le marché pétrolier et gazier).

 

118 millions d’€ investis en R&D en 2012

 

Pour favoriser cette innovation, le groupe a investi en 2012, 118 millions d’euros en Recherche et développement. Lafarge dispose en effet du premier centre de Recherche au monde dans le domaine des matériaux de construction à l’Isle-d’Abeau (près de Lyon) avec 240 collaborateurs.

 

Au total, et après la France, l’Inde et la Chine, une dizaine de laboratoires seront opérationnels d’ici à 2015, grâce à l’ouverture programmée en 2013 de deux unités de recherche en Algérie et au Brésil. Une politique qui porte ses fruits, puisque plus de 100 produits ciment et béton ont été lancés par les pays en 2012.

 

« Nous avons pour objectif de commercialiser 45 % de béton à valeur ajoutée en 2015 » reprend Bruno Lafont. Facilité de mise en œuvre, efficacité thermique, capacité de drainage, résistance mécanique, sont quelques-unes des pistes déjà explorées.

 

Le dernier né (encore à l’état de prototype) : un béton dépolluant et captant le dioxyde d’azote. Fonctionnant sans lumière et bénéficiant d’une mise en œuvre classique, il pourra fonctionner dans les milieux confinés tels que les tunnels et les parkings…

 

 

Source : batirama.com / Fabienne Leroy