Dans un communiqué de presse le 15 novembre, la Fédération Française du Bâtiment fait part d'un "fort mécontentement" qui pourrait même se transformer en un "rejet massif" de la profession au sujet de la REP-PMCB.
Pour rappel, la REP (responsabilité élargie du producteur) est un dispositif prévu par la loi AGEC du 1er janvier 2022 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire. Entrée en vigueur en janvier 2023, mais dont le démarrage opérationnel n'a pris place que le 1er mai 2023, la REP prévoit que les entreprises et les artisans du batiment payent une écocontribution sur leurs produits à l'un des quatre éco-organismes agréés par les pouvoirs publics, en échange de quoi ces derniers se chargent de mettre en place sur le territoire des points de collectes et de gérer le traitement et recyclage des matériaux. (Relire notre article REP PMCB : où en est-on ? , rédigé en juillet)
Or la FFB souligne trois sujets sur lesquels la REP n'est pas à la hauteur de ses promesses :
La FFB souligne que de nombreuses zones sont mal desservies en termes de nombre de points de collecte, notamment dans les zones rurales et pour les déchets non inertes. Pourtant tout le monde paye l'éco-contribution, en dépit d'un système de collecte qui n'est pas totalement "opérationnel". Bien que la FFB comprenne que le système ait besoin de progresser dans le temps, elle ajoute que "la complexité des modalités de reprise imposées qui diffèrent entre les éco-organismes" ne fait qu'accentuer la frustration des professionnels du BTP.
La FFB demande donc une accélération du déploiement du maillage territorial et une collecte mise en place sans délai sur les chantiers en entreprise, des solutions que les éco-organismes auraient mis "au second plan".
La FFB demande que les évolutions tarifaires soient communiquées au minimum 9 mois avant leur application, afin que les entreprises et artisans puissent les intégrer à leurs devis remis en avance pour les chantiers qui seront exécutés l'année suivante.
Olivier Salleron, président de la FFB, résume : "sur le terrain, le raccourci est que l'on paye désormais une nouvelle taxe - dont le montant pourrait être multiplié par 3, 5 ou 10 l'an prochain), sans vrai service en retour. Il est absolument indispensable de se remettre autour de la table avec le gouvernement pour trouver des solutions visant à rendre le système plus efficace en maîtrisant les coûts."