Au cours des trois premiers mois de l'année, le nombre d'éoliennes en France n'a progressé que de 11 unités à 1.144 turbines, la puissance du parc augmentant de 73 mégawatts seulement à 7.667 mégawatts, selon le baromètre du Commissariat général au Développement durable (CGDD).
Il s'agit de loin du plus mauvais trimestre depuis plus de quatre ans, un titre jusque là détenu par le premier trimestre 2012. Il s'agit aussi d'une rechute par rapport au second semestre 2012, qui avait été plutôt bon.
La même atonie prévaut côté solaire : le parc n'a progressé que de 88 mégawatts, au plus bas depuis le troisième trimestre 2009, pour atteindre un total de 4.113 mégawatts.
Ces chiffres, même s'ils sont encore provisoires, sont une mauvaise nouvelle pour la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, qui cherche à relancer les deux filières, ainsi que pour les objectifs français en matière de renouvelables.
"La baisse des raccordements éoliens et photovoltaïques constatée au 1er trimestre est le résultat mécanique des décisions prises par le précédent gouvernement fin 2011-début 2012 concernant les mesures tarifaires et réglementaires de soutien aux énergies renouvelables", a réagi la ministre dans un communiqué.
"C'est précisément pour enrailler ce décrochage que le gouvernement a pris des mesures d'urgence en faveur de l'éolien et du photovoltaïque", a-t-elle souligné, citant par exemple pour l'éolien un nouveau système de contrat d'achat, en vigueur depuis le début du mois d'avril.
Concernant le photovoltaïque, la ministre a évoqué le lancement de 1.000 mégawatts de projets nouveaux en 2013. "Ces mesures produiront une hausse des raccordements en 2014 mais sont d'ores et déjà de nature à conforter l'activité des entreprises dans ce secteur", selon elle.
En 2020, la France espère en effet disposer de 19.000 mégawatts d'éolien terrestre. Au rythme du premier trimestre 2013, cet objectif ne serait atteint... qu'en 2054.
Pour le solaire, l'objectif de 5.400 mégawatts au même horizon devrait quant à lui être largement atteint, mais le rythme actuel jette une sérieuse ombre sur d'éventuels projets de doubler ou tripler l'objectif, comme évoqué dans le débat sur la transition énergétique.
Les grands projets sont ceux qui ont été les plus affectés par le nouveau coup de frein des installations au premier trimestre, selon le CGDD. Les mesures de relance prises par le gouvernement depuis le début de l'année ne devraient pas avoir d'effet visible avant le troisième trimestre au plus tôt, selon les professionnels.