Ces petites bêtes, qui cheminent dans le bâti au moyen de galeries-tunnels, ou «appelés cordonnets», explique Marc Jequel, directeur des Laboratoires de l’Institut Technologique FCBA*, sont ainsi responsables de nombreux sinistres.
Ils s’attaquent aux constructions en passant par l’interface sol/bâtiment au niveau des points singuliers et se retrouvent assez rapidement dans une partie du bâtiment.
Leur prospection dans les constructions les amène, en effet, à dégrader certains matériaux tels que les doubles cloisons, isolants, gaines, maçonnerie, joints de ciment…
Pour lutter contre ces insectes, et pour conserver des constructions saines et sans danger, la France dispose d’une règlementation depuis 1999 (loi 99-471) avec deux décrets d’application ; le dernier datant de juin 2006 et visant plus particulièrement la protection des constructions neuves contre les termites souterrains.
Ce décret concerne l’ensemble des bâtiments neufs situés en zone termitée, soit un total de 54 départements. «Les principales régions étant le sud-ouest, les départements des côtes atlantique et méditerranéenne, ceux bordant les vallées du Rhône, de la Garonne, de la Loire et l’Ile de France», énumère Philippe Paquet, responsable certification au FCBA.
Elle impose de nouvelles mesures de protection des bâtiments avant construction pour lutter contre les attaques de termites souterrains. Ces dernières doivent prendre en compte non seulement les éléments en bois mais également l’ensemble de la structure du bâti quel que soit le matériau.
Trois types de solutions sont disponibles afin de limiter les infestations : la barrière physique, la barrière physico-chimique et le dispositif de construction contrôlable.
La barrière physique est un procédé utilisant des matériaux qui, de par leurs propriétés intrinsèques sont infranchissables par les termites.
«On distingue les technologies manufacturées dont deux sont certifiés CTB-P+par FCBA et bénéficient d’un avis technique du CSTB, et les dispositifs de construction faisant eux-mêmes office de barrière physique», explique Nathalie Bergeret, responsable des marques de certification CTB-A+ / CTB-P+ « préventifs avant construction » du FCBA.
La barrière physico-chimique qui se compose d’un support physique sur ou dans lequel est intégré un insecticide qui empêche la pénétration des termites dans le bâtiment à partir de l’assise.
«Deux familles de produits sont commercialisées en France depuis la mise en application de la nouvelle réglementation relative à la protection des bâtiments neufs : les technologies de type membrane monocouche et celles de type membranes multicouches misesen œuvre sur la totalité ou sur une partie de l’assise du bâtiment à protéger», ajoute la spécialiste du FCBA.
Et le dispositif de construction contrôlable qui est un dispositif permettant, en métropole exclusivement, d’assurer une surveillance régulière des assises de la construction et de réagir rapidement en cas d’infestation de termites.
«Mais quelles que soient les technologies utilisées, elles doivent être mises en œuvre par des entreprises spécialisées dans la lutte contre les termites selon des modalités qui empêchent la pénétration des termites dans le bâtiment à partir de sonassise, ainsi que la détérioration de certains matériaux vulnérables installés sous l’ouvrage», commente Nathalie Bergeret.
*FCBA (Forêt Cellulose Bois-Construction Ameublement), Institut Technologique de la filière Bois dont le département Bois construction est situé à Bordeaux. Ce centre technique est en particulier spécialisé dans la lutte contre les pathologies du bois avant ou après construction et a créé la marque de certification CTB-A+, il y a plus de 50 ans pour attester de la compétence de professionnels spécialisés dans ce domaine.
En 2013, 122 entreprises et 46 agences sont certifiées CTB-A+(liste www.ctbaplus.fr),20 000 chantiers sous certification sont réalisés par an et 2 000 chantiers sont contrôlés par an par le FCBA pour évaluer la conformité des travaux et la qualité de prestation.