Selon le projet transmis par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) au gouvernement, les tarifs pour toutes les installations non soumises à appel d'offres (moins de 12 mégawatts) baissera pour le 3e trimestre de 2,5%, à 77,6 euros du mégawattheure (MWh). Le recul est plus marqué pour les nouvelles petites installations intégrées aux toitures, selon le projet mis en ligne par la CRE.
Pour les installations photovoltaïques avec "intégration simplifiée au bâti" d'une puissance de 36 à 100 kilowatts (360 à 1.000 mètres carrés de panneaux), le tarif baisserait de 9,5% à 144,5 euros/MWh. Même recul pour les installations de moins de 36 kilowatts, à 152,1 euros/MWh.Enfin, pour les petites installations de toitures qui assurent à elles seules l'étanchéité du toit ("intégration au bâti") de moins de 9 kilowatts, le recul est de 3,5% à 296,9 euros/MWh.
Le recul des tarifs, qui ne s'applique qu'aux nouvelles installations (celles déjà installées bénéficient de prix fixes garantis pendant 20 ans), est régulier dans le photovoltaïque du fait de la baisse importante des prix des panneaux solaires principalement.Mais, souligne le SER, ces baisses sont calculées sur les demandes de raccordement de panneaux solaires effectuées au trimestre précédent.
Selon la fédération professionnelle du secteur, ce calcul est "totalement inapproprié", car les "demandes de raccordement ne reflètent pas la réalité du développement du parc dans les mois qui suivront".Ainsi, au premier semestre, le parc photovoltaïque effectivement raccordé en France s'est effondré à environ 200 mégawatts, contre 765 mégawatts au premier semestre 2012.Le SER appelle donc à une "refonte complète du système".
"Malgré les mesures d'urgence prises par le gouvernement en début d'année pour revaloriser les tarifs, cette décroissance, calculée à partir d'un mauvais indicateur, paralyse, une fois encore, la filière. Une refonte complète du soutien public est vitale pour les entreprises du photovoltaïque", souligne son président Jean-Louis Bal. Du fait d'un boom trop rapide des installations photovoltaïque, la France a serré la vis des tarifs d'achat à partir de fin 2010.
Toute l'électricité photovoltaïque est en effet rachetée par EDF à ces tarifs bonifiés pour doper l'essor des énergies renouvelables.Mais s'il a réduit l'impact sur le prix de l'électricité pour le consommateur, ce coup de froid a détruit des milliers d'emplois, poussant le nouveau gouvernement à annoncer des mesures de soutien au début de l'année (nouveaux appels d'offres, tarifs bonifiés de 5 à 10% pour les panneaux européens). Ces mesures ne devraient pas avoir d'effet majeur avant 2014 au plus tôt.