Acoustique : Améliorer l’acoustique en rénovation

Acoustique : Améliorer l’acoustique en rénovation

En confort acoustique, traiter murs et cloisons réduit les bruits aériens, isoler planchers et plafonds limite les bruits d’impact.




Des défauts de conception ou d’exécution peuvent être rectifiés lors d’une rénovation, à condition de choisir une solution adaptée et de mettre en œuvre avec soin les matériaux adéquats. L’usage d’absorbants acoustiques, d’accessoires antivibratoires, et de plaques de parement spéciales (plus denses, avec film acoustique entre parements…) améliore le confort.

 

Parallèlement, réduire les ponts phoniques par le calfeutrage des interstices et le traitement systématique des liaisons (cloison-plafond-plancher, huisseries, prises de courant, coffres de volets roulants, etc.) est indispensable.

 

Le diagnostic, étape essentielle. Mais avant tout, identifier la nature des nuisances sonores (bruits aériens intérieurs ou extérieurs, bruits d’impact et/ou bruits d’équipements), leur origine et leur cheminement permet de repérer les parois à traiter (généralement, n’en traiter qu’une ne suffit pas).

 

Evaluer l’intensité du bruit perçu, par une mesure sur site, et définir le niveau de bruit maximum acceptable permet de définir le gain d’isolement à apporter. Enfin, la nature et l’état des parois à traiter, et la qualité des huisseries existantes, ont leur importance dans le choix des solutions (l’idéal étant une étude complète menée par un Bureau d’Etude Acoustique).

 

 

Nuisances sonores

 

Le bruit est la première cause de plainte dans le domaine de l’habitat. 54% des Français se disent gênés par des bruits venant de leur logement ou de leur voisinage. 95% aspirent à plus de calme (Observatoire de l’acoustique-IPSOS mars 2012).

 

 

Infos pratiques

 

Réglementation acoustique : état des lieux

 

 

Aucune réglementation acoustique n’a concerné les bâtiments antérieurs à 1970. L’arrêté du 14 juin 1969 a réglementé l’acoustique des logements construits entre 1970 et 1996. La nouvelle réglementation acoustique (NRA) s’est appliquée à compter de janvier 1996.

  • L’arrêté du 30 mai 1996 sur le mode de classement des infrastructures de transports terrestres, prévoit des exigences d’isolement aux bruits extérieurs plus importantes en cas d’exposition des bâtiments à des nuisances telles que les routes, les aéroports, etc. (modifié par l’arrêté du 17 avril 2009).
  • L’arrêté du 30 juin 1999, relatif aux bâtiments d’habitation, fixe les modalités d’application de la réglementation acoustique.

 

Pour les autres bâtiments, les articles R111-23-1 à R111-23-3 du CCH (décret du 9 janvier 1995) pris pour l’application de l’article L. 111-11-1 du code de la Construction et de l’habitation, fixent les caractéristiques acoustiques des bâtiments publics.

  • Les 3 arrêtés du 25 avril 2003 définissent les niveaux d’isolement et les caractéristiques des locaux scolaires, des établissements de santé et des hôtels, en fonction des activités qui s’y exercent.

 

Dans l’ancien, l’isolation acoustique reste non réglementée mais à l’occasion de travaux d’isolation, il est conseillé d’améliorer le confort sonore, en visant au minimum les valeurs d’isolation exigées par la NRA.

 

Pour les bruits aériens intérieurs : 53 dB minimum ; pour les bruits aériens extérieurs : 30 dB minimum ; pour les bruits d’impact : 58 dB maximum ; pour les bruits d’équipements : limiter au maximum ; et pour les parties communes : diminuer les niveaux sonores via des revêtements absorbants.

  • La norme NF EN ISO 717-1 et 2 évalue l’isolement acoustique des immeubles et des éléments de construction.

 





Solution 1 : Isoler plafond et plancher

 

©Isover

 

Le plancher

 

Pour limiter les bruits d’impact (les plus gênants en appartement), le plus efficace est de traiter le bruit à la source, en isolant le plancher du logement incriminé afin de réduire l’intensité des chocs sur le sol.

  • Changer le revêtement de sol (aiguilleté, plastique sur sous-couche, moquette sur trame textile, sous-couche caoutchoutée…).

 

Intérêt :

le plus simple et le moins onéreux.

Limite :

correction légère (une amélioration acoustique n’est perceptible qu’au-delà de 3 dB).

 

  • Désolidariser le sol des murs et du plancher en coulant une chape de mortier sur une sous-couche isolante, elle-même posée sur le plancher support.

 

Intérêt :

Le plus efficace ; performances stables dans le temps ; peut aussi isoler des bruits aériens.

Limite :

hauteur sous plafond réduite de 40 à 80 mm ; surcharge (100 kg/m2) pas compatible avec tous les planchers support ; intervention rarement possible.

 

Le plafond

 

Le bruit peut être atténué en créant un faux plafond, suspendu sur une ossature métallique fixée au plafond par des suspentes. Un isolant ­fibreux placé entre le plafond et les plaques de plâtre joue le rôle d’amortisseur (effet masse-ressort-masse ).

 

La transmission de la vibration est réduite par l’usage de suspentes ou cavaliers antivibratiles. La pose d’ossatures à longue portée fixées de mur à mur, permettant de désolidariser le faux plafond du plancher du dessus, apporte un meilleur résultat.


Intérêt :

permet de refaire le câblage électrique, camouflé dans le double plafond ; réduit les bruits aériens et d’impact.

Limite :

moins efficace qu’un sol flottant à la source du bruit ; hauteur sous plafond réduite ; n’empêche pas la transmission latérale. Pour un meilleur résultat, traiter aussi les parois verticales.

 




Solution 2 : Isoler les cloisons et les murs

 

©Siniat

 

Pour limiter la transmission directe des sons, une paroi double prenant en sandwich un isolant assez souple répond à presque tous les cas de figure (principe de “masse-ressort-masse”).

 

Attention à soigner la mise en œuvre : par exemple, mal réaliser une étanchéité en bas de cloison engendre une perte d’environ 2 dB.

 

  • Doublage acoustique collé au mur :

l’isolant, collé sur une plaque de plâtre, assure la liaison mécanique entre les parements.

 

Intérêt :

solution mince ; réduction des bruits aériens et des bruits d’impact ; économique.

Limite :

moins performant qu’une contre cloison sur ossature métallique.

 

  • Cloison ou doublage sur ossature métallique :

selon l’espace disponible et le résultat souhaité, on fixe le parement de plâtre (simple ou double) sur une ossature simple ou sur un jeu de deux montants. La désolidarisation des deux faces de la cloison donne un meilleur résultat.


Intérêt :

les parements sont désolidarisés, ce qui transmet moins les sons ; le doublage des murs (et/ou du plafond) est l’occasion de rénover l’électricité en passant les gaines sans détériorer l’isolant.

Limite :

perte de surface plus importante, mais avec des plaques acoustiques, les cloisons de faible épaisseur sont performantes.

 

Améliorations possibles : avec un double parement (deux plaques de plâtre, si possible d’épaisseurs différentes), des plaques acoustiques, une cloison plus épaisse, des fixations coupant les vibrations, des joints périphériques, des bandes résilientes…

 

Ou encore, un résiliant de type masse visco-élastique intercalé entre l’ossature métallique et le support, permettant de réaliser un double sandwich (un 1er : structure-lame d’air-isolant ; puis un 2e avec une plaque de plâtre fixée sur l’ossature métallique, un amortisseur acoustique (en pâte ou en plaque) et une seconde couche de plaques).

 

 


Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson

 

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