Un homme, soupçonné d'avoir blanchi quelque 10 millions d'euros au bénéfice d'entreprises françaises du BTP "peu scrupuleuses", a été mis en examen à Angers pour "blanchiment aggravé", ainsi que l'a annoncé la police du Maine-et-Loire.
Interpellé jeudi à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle après avoir été extradé par la Thaïlande où il avait fui et mis en examen, l'homme avait mis au point un complexe "circuit structuré de blanchiment de fonds", ainsi que l'a indiqué dans un communiqué la DIPN (Direction Interdépartementale de la Sécurité Publique) de Maine-et-Loire.
Le communiqué a précisé le déroulement des faits suivants : "Une société parisienne a blanchi près de deux millions d'euros provenant d'une vingtaine de sociétés du bâtiment des Pays de la Loire peu scrupuleuses", et "deux autres sociétés angevines utilisaient le même système pour blanchir respectivement 2 et 6 millions d'euros provenant des mêmes sociétés du BTP". Avec ce procédé, les entreprises "échappaient aux taxes sur les sociétés ou profitaient de liquidités notamment pour rémunérer des travailleurs non déclarés." Franck Hemery, le directeur de la DIPN du Maine-et-Loire, a précisé auprès de l'AFP qu'il s'agissait de "sociétés qui ont pignon sur rue et qui ont recours à des sociétés fantoches pour facturer des fausses prestations, afin de sortir du cash et payer du travail dissimulé".
"Une commission était évidemment prélevée sur ces montants et permettait l'enrichissement des organisateurs de ce système de blanchiment", estime le communiqué, saluant le "minutieux travail" des enquêteurs.
Franck Hemery a annoncé que l'organisateur avait été écroué à Angers. Deux personnes "ayant participé et bénéficié de ces manœuvres" ont été interpellées le 30 juillet, avec quelque 800 000 euros en petite coupure, selon le communiqué. Elles ont été mises en examen ainsi qu'une tierce personne le 28 novembre, pour divers motifs, comme :
– travail dissimulé,
– et fraudes sociale comme fiscale.
"C'est un affaire à tiroirs", a jugé le directeur de la DIPN du Maine-et-Loire, précisant que l'enquête se poursuivait : "C'est une satisfaction d'avoir récupéré l'instigateur auprès des autorités thaïlandaises mais d'autres protagonistes sont encore en liberté et devront répondre de leurs actes."