VUL : Chinois et Coréens sont à la manœuvre

Le Gecko Family Tipper. © Gecko Motors

Depuis quelques années, une poignée de constructeurs Chinois se sont implantés en France, sur le marché VP. Certains d’entre eux s’intéressent depuis peu au marché du VUL. Ils seront bientôt rejoints par les Coréens.




Depuis quelques années, une poignée de constructeurs Chinois se sont implantés en France, sur le marché VP (Véhicule Particulier). Certains d’entre eux s’intéressent depuis peu au marché du VUL. Ils seront bientôt rejoints par les Coréens. Batirama fait le point.

 

 

 

La Chine, plus grand marché automobile mondial

La Chine est devenue le plus grand marché automobile mondial, avec plus de 22 millions d’unités vendues, loin devant les USA (16 millions). Jusque-là, les constructeurs Chinois peinaient à répondre à la demande intérieure. Ils se souciaient donc fort peu de l’étranger. Mais à présent, avec le ralentissement de l’économie, il leur reste “quelques” autos sur les bras. Voilà pourquoi une poignée de marques Chinoises tentent depuis quelques années, de s’implanter en Europe et en France. En Amérique du Nord, leur arrivée a été largement douchée par le relèvement de 100 % des droits de douane, appliqués aux voitures électriques chinoises.

Chez nous jusque récemment, les Chinois MG, Geely, BYD ou X-Peng proposaient exclusivement des VP. Mais depuis peu, les constructeurs de l’Empire du milieu misent aussi sur les utilitaires, notamment avec des modèles électriques. Les Coréens, pour leur part, en sont encore au stade des grands projets.

Premier constat : les intervenants sont aujourd’hui encore un peu clairsemés.

 

 

 

Du côté des Chinois

 

Maxus, le fabricant chinois aux racines anglaises

Né en 2011, ce fabricant Chinois de VUL, aux racines anglaises, est le plus avancé en France. Maxus est une filiale du groupe SAIC (6e constructeur mondial), qui possède aussi MG Motors (VP), bien implantée en France et en Europe. "Nous nous démarquons par notre gamme très complète", explique Antoine Maria, le directeur général. "Elle comprend 4 fourgons électriques quand Renault n’en a que 3. À cela s’ajoute notre eTerron9, premier pick-up électrique à 4 roues motrices, disponible en Europe."

 

Le constructeur Chinois Maxus vient de lancer le eTerron9, premier pick-up électrique à 4 roues motrices, vendu en Europe. © Maxus

 

 

En 2024, Maxus, pour sa première année pleine en France, a vendu un gros millier de véhicules. "Nous sommes spécialistes de l’électrique mais nous disposons aussi de modèles diesel. Cette énergie représentent encore 70 % des ventes françaises", rappelle le responsable. Le fourgon eDeliver 7 de la taille d’un Renault Trafic, a reçu le soutien du nouveau eDeliver 5, un peu plus grand qu’un Renault Kangoo. Exclusivement électrique, ce dernier n’a pas de capot moteur et présente du coup, un rapport encombrement/volume utile, record.

 

 

 

Le nouveau eDeliver 5, un peu plus grand qu’un Renault Kangoo, exclusivement électrique. "Nous ne sommes surtout pas le Ali Baba de l’utilitaire. Nous proposons des modèles de qualité, très bien équipés et vendus sans option. Nos modèles sont aussi très sûrs. Ils décrochent les meilleures notes aux tests EuroNCap. Ils sont, en outre, garantis 5 ans." précise Antoine Maria. © Maxus

 

 

Pour 2025, la marque aimerait écouler 3 500 véhicules dans l’Hexagone, dont 200 pick-ups. Dans sa version double cabine, le eTerron9 à quatre roues motrices est un beau bébé de 5,5 m de long et 2 m de large. Les prix de ce modèle premium et onéreux débutent autour de 70 000 euros. Avec sa grosse batterie et ses deux moteurs, il promet 430 km d’autonomie et parait taillé pour les USA. Il prouve que les constructeurs Chinois ne sont pas tous abonnés aux "petits prix".

Côté réseau, la marque s’appuie pour le moment en France, sur une quarantaine de concessions. "À terme, nous devrions pouvoir compter sur une centaine de représentants", se réjouit Antoine Maria.

 

 

 

Gecko Motors et sa promesse d'une autonomie ... de 1 000 km !

Jeff Liu, un ancien de Huawei crée la start-up Gecko Motors en 2022 (tout va très vite en Chine). Cette année, il doit lancer en Europe le MagicWay, un innovant VUL électrique très connecté. Le design de sa face avant s’inspire de la queue d'un gecko (petit lézard). Son châssis "skateboard numérique" offre le choix entre quatre carrosseries différentes. Ce véhicule innove surtout par la promesse d’une autonomie de 1 000 km. Du jamais vu ! Pour le moment, le constructeur en est encore au stade de l’annonce.

Attendons de voir.

 

Le nom de cette start-up chinoise provient du Gecko, petit animal, sorte de lézard à curieuses pates dotées de ventouses. © Gecko

 

 

 

Wuling Motors : born in Singapour, made in China

Ce fabricant singapourien né en 2019 (!), fait construire ses petits utilitaires en Chine sous la marque Fest. L’idée, c’est de proposer un E-Box M en location courte ou longue durée. Il s’agit d’un petit fourgon urbain étroit électrique (1,6 m de large) donné pour 270 km d’autonomie. Deux types de contrats sont proposés :

FlexyRent court, d'une journée à un an, avec 150 km/jours ou 1 800 km/mois maxi. Les tarifs débutent à 44 euros par jour ou 924 euros par mois (hors taxes). Cette offre inclus l’assurance et l’assistance ;

LeasyRent court, de 1 à 3 ans, kilométrage illimité. Le loyer mensuel s’établit alors, à 1031,50 euros (hors taxes), avec 1 000 euros de droits d’entrée. Il inclut l’assurance sans franchise, l’entretien et la possibilité de stopper son contrat sans pénalité et de se porter acquéreur de son véhicule, à tout moment.  

 

Le Fest, petit utilitaire urbain, est construit en Chine mais le siège social de Wuling Motors se trouve à Singapour. © Wuling Motors

 

 

 

Dongfeng Motor, l'actionnaire de Stellantis

Ce groupe étatique chinois, actionnaire de Stellantis, tente de s’implanter en France depuis 2021, sans grand succès. Il s’appuie notamment, sur le fourgon électrique Eco City 35, également proposé en cabine approfondie. Son gros atout ? Son prix de 23 900 euros, qui parait bon marché.  

 

Implanté en France depuis 2021, Dongfeng peine à séduire. Son utilitaire EC35 électrique a pourtant pour lui, son prix intéressant. © Dongfeng

 

 

 

BYD, à l'assaut du marché des utilitaires

En Europe, le constructeur propriétaire de Volvo, notamment, se cantonnait aux VP. Il vient de mettre sur le marché son petit utilitaire ETP3 au prix serré inférieur à 24 000 euros HT. D’autres VUL seraient en approche.

 

Nouvel arrivé sur le secteur des utilitaires en France, BYD aurait d’autres fourgons en approche. © BYD

 

 

 

Du côté des Coréens

Les constructeurs Coréens s’intéressent aussi aux utilitaires.

 

 

Kia

Le PV5 électrique, basé sur la plate-forme modulable PBV (Platform Beyond Vehicle), est attendu pour 2025. Il sera proposé sous différentes carrosseries au design très moderne. Les pros lui seront reconnaissants de proposer la plus faible hauteur de chargement du marché. Il emporte une technologie de recharge inversée permettant l’alimentation ou la charge d’appareils électroportatifs sur ses batteries. Il sera garanti 7 ans, comme toutes les Kia. De quoi voir venir…

 

 

L’arrivée du PV5 très moderne, presque futuriste, ne saurait tarder. Il s’appuie sur une plate-forme dédiée à l’électrique et sera garanti 7 ans. © Kia

 

 

Iveco e-Moovy : la collab'

Une nouvelle collaboration sur le secteur des VUL ! Le eMoovy est un utilitaire développé par Hyundai pour l’Italien Iveco. Ce châssis-cabine compact 100 % électrique, est basé sur la plate-forme Global eLCV du constructeur coréen. Il se décline en versions benne, plateau et caisson jusqu’à 10 m3. Le conducteur bénéficie non seulement d'un volant chauffant mais également d’un siège chauffant et ventilé. Le luxe ! La commercialisation débute sous peu.

 

 

Encore une collab' dans le secteur de l’utilitaire ! Cette fois, c’est le coréen Hyundai qui œuvre pour l’italien Iveco. © Hyundai

 

 

In fine, on est encore bien loin d’une déferlante de VUL extrême-orientaux. Mais attention : pour l’instant, nous ne voyons que la partie émergée de l’iceberg. Il existe en Chine près de 100 marques d’automobiles dont un grand nombre fabrique des utilitaires




Source : batirama.com / Nicolas Dembreville

L'auteur de cet article

photo auteur Nicolas DEMBREVILLE
« Depuis tout petit, j’aime l’automobile et sous toutes ses formes. » Les utilitaires, par leur côté pragmatique et fonctionnel, intéressent vivement Nicolas Dembreville, journaliste parisien de 52 ans. Décrypter l’actuel “passage à l’électrique” plus ou moins contraint par la législation de ce secteur, le passionne. Il cherche à informer, renseigner, accompagner les artisans le mieux possible dans cette révolution automobile. En parallèle, Nicolas écrit également sur l’horlogerie, le design ou les phénomènes de société.
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