Nice transforme son port pour en faire un haut lieu d'Art et de vie à la niçoise

Vue sur Nice de la tour Bellanda. © Ville de Nice

Le plan de réaménagement du bassin Lympia et de son quartier sera en totale cohérence avec le classement de Nice au Patrimoine mondial de l’UNESCO comme "ville de la villégiature d’hiver de Riviera".




Le plan de réaménagement du bassin Lympia et de son quartier sera en totale cohérence avec le classement de Nice au Patrimoine mondial de l’Unesco comme "ville de la villégiature d’hiver de Riviera". La ville a été retenue sur cette liste pour :

– la qualité de son paysage ;

– La protection de ses plus beaux édifices ;

– Et la valorisation de son patrimoine comme d’un certain art de vivre.

 

C’est dans cet esprit très Riviera que le Port Lympia sera réaménagé d’ici mi-2025.

 

 

 

 

Naissance de la French Riviera

Pour rappel, jusqu'à l'aube du 19e siècle, Nice appartenait au royaume de Piémont-Sardaigne, une petite ville encadrée par une colline au château en ruines et la rivière du Paillon. Ce sont les récits de voyages de l'écrivain écossais Tobias Smollett, publiés en 1766, après un long séjour à Nice, ainsi qu'en Italie, qui vont la mettre à la mode, en particulier chez les Anglo-Saxons, avides de découvrir le singulier mode de vie des Niçois et la douceur du climat méditerrannéen.

Sur la première moitié du 19e siècle, une ville nouvelle se développe alors, devenant rapidement ultra-tendance, un véritable lieu de villégiature hivernal pour riches oisifs, rentiers et aristocrates, artistes en mal d'inspiration, aussi, à tel point que Nice accueille fin 19e-début 20e quelque 150 000 résidents l'hiver, de toutes origines (Royaume-Uni, Russie, Allemagne, Autriche-Hongrie, puis de toute l'Europe et d'Amérique).

Dans Nice, on aménage donc parcs et promenades afin de profiter du plein air iodé, du pittoresque particulier des paysages entre montagne et mer, comme de la douceur du climat hivernal ou encore de l'exotisme de la végétation (palmiers, orangers, ...). En ville, se construisent hôtels, villas, immeubles destinés à la location, ... ; un superbe patrimoine architectural encore visible aujourd'hui. Sur la Côte d'Azur, Nice fait figure de site précurseur : The French Riviera is born ! Ce sont les anglophones qui parlent de Riviera ou de French Riviera lorsque Nice a été rattachée à la France en 1860 : le mot vient de l'italien riviera, signifiant "une région caractérisée par le contact brutal de la mer et de la montagne".

 

La transformation du port de Nice porte comme objectif de reconnecter le port à la ville et d’en faire un haut lieu d’Art et de vie à la niçoise. © Ville de Nice

 

 


Quai Infernet : le prolongement de la Promenade des Anglais

Porte d’entrée du port depuis l'iconique Promenade des Anglais, le quai Infernet sera le premier secteur à bénéficier de cette transformation. Surplombant le plan d’eau, il est voué à devenir un lieu dédié à l’écologie, la culture et l’économie du territoire.

De fait, le parking va être réaménagé en un vaste jardin, avec des restaurants et des commerces offrant une vue imprenable sur la Méditerranée. La digue du Port, quant à elle, sera renforcée, tandis qu'une promenade piétonne, depuis le quai Rauba Capeu jusqu’au phare, sera aménagée.

 

Les images du réaménagement du port de Nice. © Ville de Nice / Christian Estrosi-X

 

 

Les travaux de confortement, rendus obligatoires, coûtant vraisemblablement à eux seuls au moins 35 millions d'euros, permettront de créer une digue à énergie positive, unique en Méditerranée selon la ville de Nice, prompte à produire de l'énergie grâce à l’énergie solaire, l'utilisation des courants marins et la captation d'eau en profondeur pour climatiser les bâtiments. Cette énergie propre alimentera les nouvelles infrastructures, les bateaux à quai puis, dans un deuxième temps, l’ensemble du port.

 

     

Le quai Infernet, avant et après. Dans l’espace situé sous le quai Infernet, un centre culturel technologique et scientifique unique au monde sera aménagé sur 5 000 m2 : le Pavillon de la Méditerranée, chargé d’incarner la transition écologique résiliente et positive du territoire. © Ville de Nice

 

 

Ce centre de culture scientifique et technologique dédié à l’écosystème méditerranéen, que la ville de Nice souhaite comme unique au monde, permettra au visiteur de découvrir toute la richesse du milieu méditerranéen, tout en s’informant et se divertissant. Ces espaces modulables accueilleront :

– un large spectre d’expositions numériques et d’intelligence artificielle ;

– Des espaces ludiques et pédagogiques ;

– Des lieux de conférences ;

– Et, enfin, une corailthèque (cité de conservation du corail).

 

 


Le quai Lunel : redonner leur place aux piétons et aux pêcheurs

Sur le quai Lunel, de vastes espaces piétons ombragés et vidéosurveillés seront créés, tandis que la piste cyclable sera maintenue, tout comme le sens unique de circulation. Des expositions d'œuvres d’art seront installées au sein d’un parcours culturel, véritable musée à ciel ouvert auquel les antiquaires et les brocanteurs seront associés.

 

Une criée sera aménagée pour valoriser et donner de la place aux pêcheurs, et ce afin de relancer la filière pêche professionnelle traditionnelle en favorisant les circuits courts. © Ville de Nice

 

 

 

Reverdir la place Île-de-Beauté

La requalification totale de la place Île-de-Beauté sera engagée conformément à la consultation qui a été menée, l’objectif étant de faire de cette place un espace de référence, notamment en termes de verdissement de la ville, à proximité immédiate de la ligne 2 du tramway avec :

– la création de plus de 1 150m2 de végétalisation et la plantation de 110 arbres afin de créer un nouvel îlot de fraîcheur ;

– La création de larges espaces piétons ombragés permettant l’installation de terrasses ;

– La mise en place d’une piste cyclable bidirectionnelle et sécurisée ;

– Le maintien de la circulation dans les deux sens et le réaménagement de la station de taxis, avec une installation de recharge électrique rapide ;

– Le réaménagement de la rue Fodéré à grand renfort d'arbres et de grandes jardinières, de trottoirs et de terrasses.

 

     

La future place Île-de-Beauté, avec deux perspectives différentes. © Ville de Nice


 


 
Valoriser le patrimoine avec la requalification du quai Deux Emmanuels

Le quai des Deux Emmanuels verra la création de parcours piétons plus qualitatifs, avec des trottoirs élargis côté port et le choix d’un revêtement clair afin de limiter la chaleur, ainsi que la plantation d'arbres méditerranéens, qui permettront la valorisation des restaurants existants. La circulation jusqu’à la rue du Lazaret et du boulevard Stalingrad sera maintenue.

 

Vue perspective Quai des Deux Emmanuels. © Ville de Nice

 

 

L’église Notre-Dame du Port ne sera pas oubliée. Après l’entretien du porche de l’église et la réalisation d’une rampe PMR en 2014, des travaux ont commencé fin mai 2022 afin de permettre la réfection des extérieurs de l’église et la rénovation complète de la toiture du presbytère. Un diagnostic est également en cours afin de définir le programme et le planning de rénovation intérieure de l’édifice.
 

 

 


Quai Entrecasteaux : des arbres et des piétons

Ce quai sera également aménagé en espace piétonnier et généreusement arboré pour donner à profiter de ce cadre de vie que tout un chacun pourrait qualifier d'exceptionnel. Le lieu verra aussi la création d’une cale des Pointus, élément essentiel du patrimoine niçois. L’association La Mouette, garante de ces traditions et des savoir-faire ancestraux, sera transférée dans un bâtiment comprenant une terrasse ombragée et une salle de 100m2.

 

La perspective du quai Entrecasteaux. © Ville de Nice

 

 

Le coût des travaux serait estimé à 80 millions d'euros.




Source : batirama.com / Laure Pophillat

L'auteur de cet article

photo auteur Laure Pophillat
Laure Pophillat est rédactrice web polyvalente depuis plusieurs années. Curieuse, éclectique et investigatrice, tous les thèmes pertinents (et donc passionnants) l’intéressent ! Pour Bâtirama, elle rédige avec bonheur sur un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière BTP (actualités, conjoncture, réformes, innovations, etc.). Elle apprécie notamment réaliser des portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
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