Selon les données publiées jeudi 06 février 2025 par la Banque de France, le volume des nouveaux crédits immobiliers est tombé à son point le plus bas l'an dernier depuis 2014, dans un marché coincé entre des taux et des prix élevés.
Le montant total des nouveaux crédits à l'habitat hors renégociations est descendu à 110,1 milliards d'euros l'an dernier. La Banque de France s'attache à regarder le verre à moitié plein et voit une nette amélioration du volume de prêts accordés depuis le printemps, ainsi que des conditions de crédit plus favorables.
Avec 11,6 milliards d'euros de nouveaux crédits immobiliers, le mois de décembre est d'ailleurs le meilleur mois de l'année 2024.
Le taux d'intérêt moyen poursuit sa baisse, à 3,30 %, toujours selon la Banque de France, un taux s'entendant hors frais et assurances. Tous frais compris, les taux ont atteint 4,25 % pour une durée de vingt ans et plus au quatrième trimestre 2024, toujours selon la Banque de France. De fait, pour 100 000 euros empruntés sur 20 ans, il faudra compter quasiment 50 000 euros de coût de crédit sur la durée du prêt. Ce niveau de taux élevé, atteint en quelques trimestres seulement, a représenté un véritable choc pour le pouvoir d'achat immobilier des ménages. Au premier trimestre 2022, il était beaucoup plus faible, à 1,80 %.
Plusieurs acteurs bancaires ont fait part cette semaine, en marge de la publication de leurs résultats annuels, d'une reprise du marché du crédit immobilier en fin d'année dernière :
– Crédit Agricole constate ainsi un rebond au quatrième trimestre du crédit à l'habitat en France (+ 18 % sur un an) ;
– Et il en est de même pour BPCE, qui rassemble notamment les Caisses d'épargne et les Banques populaires (+ 30 %).
Le président du directoire de BPCE Nicolas Namais "voit une reprise [...] significative" du marché du crédit immobilier entre octobre et décembre 2024, "qui correspond notamment à l'évolution des taux", en baisse.
Toutefois, il n'attend pas de miracle pour 2025, devant la faible croissance attendue du nombre de logements neufs et une augmentation "raisonnée" du nombre de transactions immobilières.