"L'Europe de l'ouest est manifestement sur-représentée", a affirmé Pierre-André de Chalendar, lors d'une journée dédiée aux investisseurs, où il a assuré avoir "appris les leçons de la crise" qui a fait chuter les volumes de vente du groupe, lesquels sont "encore à -17% par rapport à 2007".
Le groupe, qui réalise deux tiers de ses ventes en Europe, table désormais sur les pays "offrant le potentiel de croissance le plus élevé". M. de Chalendar prévoit de "concentrer les investissements hors Europe occidentale pour que les deux tiers des actifs industriels des pôles matériaux innovants et produits pour la construction y soient situés".
Actuellement, 50% des actifs sont situés en Europe. Pour y parvenir, Saint-Gobain prévoit de dépenser principalement hors d'Europe de l'ouest l'enveloppe de 4 milliards d'euros qu'il veut consacrer à des acquisitions d'ici 2018.
Il table sur la reprise du marché du bâtiment aux Etats-Unis et des pays émergents comme le Brésil où il a l'intention de "doubler sa taille sur les cinq prochaines années", a expliqué Benoît Bazin, directeur général adjoint.
En Europe, il a confirmé son intention de céder sa filiale d'emballages Verallia en verre "pour se recentrer" sur les autres activités du groupe, le groupe tablant sur les matériaux innovants, les produits pour la construction et la "distribution bâtiment" pour poursuivre sa croissance.
Il a déjà vendu cette année pour 1,7 milliard de dollars la branche nord-américaine de Verallia, une opération qui doit toujours recevoir le feu vert de l'autorité américaine de la concurrence (FTC).
Une décision que M. de Chalendar attend pour la fin de l'année ou le début de l'année prochaine. Le PDG de Saint-Gobain n'a pas précisé comment il souhaite céder Verallia. Par ailleurs, Saint-Gobain prévoit 800 millions d'économies supplémentaires d'ici 2015 qui s'ajouteront aux 3,2 milliards réalisés depuis 2008.