Pour simplifier les dispositifs d’aides à la rénovation énergétique, il est primordial d’écouter la parole des artisans et entreprises du bâtiment, car leur expertise terrain, leurs idées et pistes d’amélioration sont déterminantes. Il y a quelques semaines, le programme OSCAR organisait ainsi la seconde édition de son Atelier Artisans, dont les enseignements peuvent être retrouvés dans le rapport dédié, présenté le 25 mars 2025 sur le salon BE POSITIVE.
Pour rappel, le programme OSCAR (Optimisation et Simplification des CEE pour les Artisans de la Rénovation) a été créé en 2022, dans le cadre du dispositif des CEE. Il vise à faciliter la compréhension des aides financières publiques et privées, par les artisans et les entreprises de la rénovation énergétique, pour en faciliter l’accès, l’appropriation, et l’intégration dans leur offre.
Le programme OSCAR est porté par l’ATEE, en partenariat avec le ministère de la Transition énergétique et de la Cohésion des territoires, l’ADEME, l’ANAH, la CAPEB, la FFB et les fédérations de distributeurs de matériel et matériaux du bâtiment (FDMC, Coédis).
"Optimisation et simplification des CEE pour les artisans de la rénovation", telle est la mission du programme OSCAR. Pour la mener à bien, les équipes ont toujours inclus les principaux intéressés dans leurs actions et réflexions : c’est dans ce contexte qu’est né l’Atelier Artisans.
En 2022, la première édition avait permis de développer plusieurs outils, favorablement accueillis par la filière, à partir des idées partagées durant l’Atelier :
– l’annuaire des aides disponibles,
– la base de données des produits éligibles aux CEE,
– le chatbot OSCAR....
Artisans et entreprises artisanales sont unanimes : les dispositifs d’aides à la rénovation énergétique demeurent indispensables. Ils sont perçus comme des leviers incitatifs essentiels pour accompagner l’essor de la rénovation énergétique. Pour autant des problématiques subsistent.
Pour commencer, celle de la complexité des dispositifs, comme la diversité des aides, de la sémantique et des critères d’éligibilité associés, ou encore le versement tardif des primes, qui sont autant de problématiques pour le particulier ou le professionnel.
Ensuite, la difficulté d’accès à des informations fiables et actualisées : absence d’un guichet unique, manque de coordination entre les acteurs, etc.
Enfin, une charge administrative pesante : procédures et démarches chronophages, répétitives, et donc perçues comme dissuasives...
En premier lieu, la progression de l’éco-délinquance qui, en dégradant l’image de la profession et parvenant à prendre des parts de marché, participe à décourager les artisans et entreprises artisanales.
Ensuite, l’instabilité des critères d’accessibilité aux aides. L’introduction de nouveaux critères d’obtention contribue à complexifier le montage des dossiers, tout en limitant la confiance des professionnels et des ménages quant à la pérennité des dispositifs.
Des pistes concrètes ont été évoquées afin de contribuer à simplifier l’accès aux aides, optimiser la coordination entre les acteurs et accélérer la transition énergétique, et notammant des solutions méthodologiques, telles que :
– adopter une sémantique commune entre MaPrimeRénov’ et les CEE pour une meilleure lisibilité, harmoniser les démarches et les critères d’éligibilité ;
– Simplifier les contrôles post-travaux avec, par exemple, un seul contrôle par chantier et selon un référentiel unique ;
– Accentuer le rôle des banques avec le renforcement de dispositifs existants, tels que les éco-prêts dédiés, ou encore la possibilité pour les artisans de réaliser des simulations de prêts intégrant les aides pour présenter facilement le reste à charge à leurs clients.
Un large spectre de solutions technologiques, favorisant une plus grande digitalisation des process, est également envisageable. Avec, tout d'abord, la création d'un coffre-fort numérique pour chaque logement avec un accès aux documents administratifs partagé entre le professionnel, le bénéficiaire, l’obligé ; ou bien la généralisation d'une signature électronique et la dématérialisation des demandes. Ensuite, ce pourrait être le développement d'une application de suivi de chantier en temps réel, intégrant horodatage et géolocalisation des photos pour fiabiliser la traçabilité et limiter les fraudes. Et, enfin, évidemment, l'intégration de l’Intelligence Artificielle dans les processus et contrôles des dossiers afin de détecter en amont les pièces manquantes et vérifier la conformité des documents.
Certaines de ces pistes seront prochainement présentées au comité de pilotage du programme OSCAR.
Rénovation et bas carbone
Pour simplifier les dispositifs d’aides à la rénovation énergétique, quoi de mieux que d’écouter la parole des artisans et entreprises du BTP ? Le programme OSCAR organisait la seconde édition de son Atelier Artisans.