Ses utilisateurs disent de lui qu'il est « le plus moderne des matériaux anciens » ! Le plâtre d'aujourd'hui ne sert plus seulement à reboucher ou à enduire ! Il se décline désormais dans une large palette de couleurs : les produits proposés (colorés dans la masse par des pigments naturels ou à colorer) sont prêts à gâcher et se coordonnent pour personnaliser un intérieur, des murs aux plafonds. Ils sont également disponibles avec ou sans sable selon l'aspect recherché, rustique avec un grain dense ou lisse. L'utilisation du plâtre permet toutes les audaces avec une seule limite, l'imagination de l'applicateur : en variant l'outil et le geste, une multitude d'effets est possible, finition lissée, structurée, talochée et même cirée pour mettre en valeur la couleur de l'enduit et le protéger.
Fausse fenêtre, fausse persienne, fausse pierre...
Bien plus encore, l'onctuosité de ce matériau permet le moulage d'éléments décoratifs : avec un peu de pratique, il est possible de s'approprier des formes simples pour réaliser un véritable décor avec des effets trompe l'œil (fausses fenêtres, fausses persiennes ou faux rideaux, fausses pierres en relief, niches...) ou encore travailler des jeux d'ombre et de lumière. Une véritable valeur ajoutée au métier de plâtrier !
Côté mise en œuvre, la réalisation d'un trompe l'œil en plâtre n'est pas si différente de celle d'un enduit traditionnel, l'exécution du dessin proprement dit mis à part : la préparation des fonds avec un primaire est indispensable pour éviter le spectre des joints, homogénéiser le fond, assurer l'adhérence au support et rallonger le temps de prise du plâtre (environ 3 heures) ; le travail de coupage et de lissage propre à l'application d'un plâtre coloré est aussi important ; selon la finition souhaitée, le plâtre doit être travaillé plus ou moins tôt, plus ou moins sec ; lorsque l'enduit est totalement sec (2 semaines de séchage), les parties du décor réalisées au plâtre sans sable peuvent être cirées à la lisseuse inox ou au chiffon puis lustrées à la peau de chamois.
Appliquer le plâtre à la taloche
Pour rappel, il faut intervenir sur un plâtre encore tendre (35 à 45 shores de dureté soit entre ½ à 1 h après le début de sa prise) pour obtenir une finition fine et lisse, à réaliser au spalter qui écrase le grain ou, autre exemple, à la taloche éponge ( 25 cm de large sur 15 cm de long) en effectuant des mouvements circulaires et plats. Pour une finition avec du grain et du relief (obtenue à la brosse métallique, à la taloche à clou...), la montée en dureté du plâtre doit être plus importante (45 à 50 shores) donc le temps de prise plus long (2 à 3 heures après l'application). La réalisation d'un trompe l'œil demande d'appliquer le plâtre, de préférence, manuellement, à la taloche, la projection étant à réserver à des surfaces de fonds importantes. De fait, le plâtre sera également gâché à l'aide d'un malaxeur électrique et non mécaniquement dans une machine à plâtre. Différentes solutions sont ensuite possibles pour réaliser le décor : travail en superposition de couche (pour ensuite frotter la couche supérieure et ainsi faire apparaître celle de dessous) ou par gravure dans la masse avant de venir combler les vides avec un plâtre d'une autre couleur. Mais la première étape est de prendre le temps de dessiner le projet puis de le reporter à l'échelle 1 sur le support. Ensuite, tout est histoire d'association de volumes, de couleurs et surtout de minutie.
Source : batirama.com / Virginie Bourguet.